mercredi 3 novembre 2010

Mesdemoiselles, Messieurs, Mesdames, bonjour!

Oh lalalalala je suis rouge de honte! Je mène ma petite vie de vieille dame en maison de retraite, les jours passent, j'écris quotidiennement mon roman et je délaisse mon blogue! Avec Dandy l'amour est toujours magnifique même si de temps à autres quelques petites disputes viennent pimenter notre vie! Oh je sais, je suis trop impulsive. Quand j'étais jeune je me disais qu'avec l'âge ce défaut me quitterait, naturellement, et pensez-vous, il n'a jamais voulu partir... il me colle toujours aux basques. L'autre jour par exemple mon ange voulait absolument faire couler une demi baguette dans sa poche de veste... Je ne vous raconte pas l'état de la baguette après cela et je me suis emportée parce j'attache une valeur symbolique très forte au pain... Indépendament de la religion d'ailleurs. Oh pourquoi donc je réagis aussi vite! Enfin toujours est-il qu'après ce genre de petites altercations, nos retrouvailles amoureuses sont toujours puissantes et profondes et l'espace d'un instant je chéris mon impulsivité!Juste un instant! En ce moment je mange énormément... Ne me demandez pas pourquoi je l'ignore mais j'ai des envies de nourriture et tant qu'elles ne sont pas assouvies... je ne me sens pas bien! Hier j'ai une envie folle de concombres et de Saint Nectaire... Sophie est toujours là! Prête à sacrifier quelques minutes de sa pause pour me rapporter le fruit de mes lubies! Je l'aime cette pétiote et j'espère qu'elle deviendra infirmière et surtout qu'elle sera heureuse! Il est très tard, Dandy ronfle légèrement. Et je me suis habituée à ces légers bruits si bien que j'aurais du mal à m'en passer à présent! Je n'aurais jamais dit cela il y a vingt ans, moi qui ne supportais pas un bruit la nuit!
Je ne vous connais que par vos messages mais j'espère au plus profond de mon être que vous allez bien bien bien et même très très bien!

A bientôt!! Votre Lili Rose en grande forme!

lundi 27 septembre 2010

Histoire de savonettes!

Bonsoir à tous!

Ma petite fille Camille m'a envoyé cette histoire vraie et vraiment comique! Je n'ai pas pu resister à l'envie de la partager avec vous! Vous m'en direz des nouvelles! Oh assez parlé! Je vous laisse lire! Ah ces anglais!

" Une histoire vraie très anglaise.
>>
>> Les lettres qui suivent sont réelles. Elles relatent un incident entre un
>> hôtel de Londres et l'un de ses clients.
>> Il parait que c'est la direction de l'hôtel elle-même qui a transmis la
>> correspondance au London Sunday Times pour qu'elle soit publiée.
>> ( Décidément, en matière d'humour et d'autodérision, nous avons des
leçons
>> a prendre Outre-Manche...)
>>
>> De plus, ces correspondances sont à méditer en ces temps de mise en place
>> de standards qualité:
>> (pas de lettre sans réponse, respect des délais, désignation du
>> correspondant...tout y est ou presque!!!)
>>
>> -------------------------------------------------------------------------
-
>>
>>
>> Chère femme de chambre,
>> Je vous prie de ne plus déposer les petites savonnettes de l'hôtel dans
ma
>> salle de bains, car j'ai apporté mon propre Palmolive familial.
>> Pourriez vous enlever les six savonnettes qui sont sur l'étagère et les
>> trois qui sont dans le porte-savon? Elles m'encombrent.
>> Merci.
>>
>> S. Berman.
>>
>> -------------------------------------------------------------------------
-
>>
>>
>>
>> Chère chambre 635,
>>
>> Je ne suis pas votre femme de chambre habituelle.
>> Elle sera de retour demain, jeudi, après son jour de congé.
>> J'ai enlevé les trois savonnettes du porte-savon, comme vous l'avez
>> demandé.
>> J'ai enlevé les six savonnettes de l'étagère pour qu'elles ne vous gênent
>> plus, et je les ai mises sur le distributeur de Kleenex, au cas où vous
>> changeriez d'avis.
>> Il ne reste que les trois savonnettes que j'ai déposées aujourd'hui, qui
>> sont mes instructions de déposer trois savonnettes par jour.
>> J'espère que cela vous conviendra.
>>
>> Kathy, femme de chambre de relève.
>>
>> -------------------------------------------------------------------------
-
>>
>>
>> Chère femme de chambre,
>>
>> J'espère que vous êtes ma femme de chambre habituelle.
>> Apparemment Kathy ne vous a rien dit au sujet du message concernant les
>> savonnettes.
>> En rentrant hier soir j'ai vu que vous aviez déposé trois petits Camay
>> sur mon étagère. Je vais séjourner à l'hôtel pendant deux semaines et
j'ai
>> apporté mon Palmolive familial, je n'aurai donc pas besoin des six
petits
>> Camay qui sont sur l'étagère.
>> Ces savonnettes m'encombrent quand je me rase ou me brosse les dents.
>> Pourriez vous les enlever?
>>
>> S. Berman.
>>
>> -------------------------------------------------------------------------
-
>>
>>
>> Cher Monsieur Berman,
>>
>> Mon jour de congé était mercredi, donc la femme de chambre de relève a
>> déposé les trois savonnettes que la direction nous ordonne.
>> J'ai mis les six savonnettes qui vous encombraient dans le porte-savon où
>> votre Palmolive était.
>> J'ai mis votre Palmolive dans l'armoire à pharmacie.
>> je n'ai pas enlevé les trois savonnettes que l'on met dans l'armoire à
>> pharmacie à chaque nouvelle arrivée, et pour lesquelles vous n'avez rien
>> dit quand vous êtes arrivé lundi dernier.
>> Je reste à votre disposition.
>>
>> Votre femme de chambre habituelle, Dotty.
>>
>> -------------------------------------------------------------------------
-
>>
>>
>> Cher Monsieur Berman,
>>
>> Le directeur adjoint, Monsieur Kensedder, m'a dit ce matin que vous
>> l'aviez appelé hier soir pour vous plaindre du service de votre femme de
>> chambre.
>> Je vous présente mes excuses, et vous annonce que j'ai placé une nouvelle
>> femme de chambre à votre service.
>> Si vous avez d'autres plaintes à l'avenir, veuillez me contacter pour que
>> j'y apporte mon attention personnelle.
>> Appelez le poste 1108 entre 8h00 et 17h00. Merci.
>>
>> Elaine Carmen, gouvernante.
>>
>> -------------------------------------------------------------------------
-
>>
>>
>> Chère Madame Carmen,
>>
>> Il m'est impossible de vous téléphoner, car je quitte l'hôtel vers 7h45
>> pour me rendre au travail et ne rentre pas avant 17h30 ou 18h00.
>> C'est pour cette raison que j'ai appelé M. Kensedder hier soir.
>> Tout ce que je lui ai demandé, c'est s'il pouvait faire quelque chose à
>> propos de ces savonnettes.
>> La nouvelle femme de chambre a du penser que je venais juste d'arriver,
>> car elle a déposé trois nouvelles savonnettes dans mon armoire à
>> pharmacie, en plus de sa livraison habituelle de trois savonnettes sur
>> l'étagère.
>> En cinq jours, j'ai accumulé 24 savonnettes.
>> Pourquoi me faites vous subir cela?
>>
>> S. Berman.
>>
>> -------------------------------------------------------------------------
-
>>
>>
>> Cher Monsieur Berman,
>>
>> Votre femme de chambre, Kathy, a reçu l'ordre de ne plus déposer de
>> savonnettes dans votre chambre et d'enlever celles qui sont de trop.
>> Je reste à votre disposition (poste 1108 entre 8h00 et 17h00).
>> Merci.
>>
>> Elaine Carmen, gouvernante.
>>
>> -------------------------------------------------------------------------
>>
>> Cher Monsieur Kensedder,
>>
>> Mon Palmolive familial a disparu. Toutes les savonnettes ont été
enlevées,
>> y compris mon propre savon.
>> Je suis rentré tard hier soir et ai du appeler le groom pour qu'il
>> m'apporte quatre petits Dove.
>>
>> S. Berman.
>>
>> -------------------------------------------------------------------------
-
>>
>>
>> Cher Monsieur Berman,
>>
>> J'ai informé la gouvernante, Elaine Carmen, de votre problème de savon.
>> Je ne comprends pas pourquoi il n'y avait plus de savon dans votre
chambre
>> alors que les femmes de chambre ont l'ordre de déposer trois savonnettes
à
>> chaque fois qu'elles font une chambre.
>> Votre problème devrait être immédiatement résolu.
>> Veuillez accepter mes excuses.
>>
>> Martin L Kensedder, directeur adjoint.
>>
>> -------------------------------------------------------------------------
-
>>
>>
>> Chère Madame Carmen,
>>
>> Qui a déposé 54 putains ( " Fucking " dans le texte ) de savonnettes dans
>> ma chambre?
>> J'ai trouvé 54 savonnettes en rentrant hier soir.
>> Je ne veux pas de 54 Camay, je veux mon putain de Palmolive.
>> Est-ce que vous réalisez que j'ai 54 savonnettes ici?
>> Tout ce que je veux c'est mon propre savon. Rendez moi mon savon !
>>
>> S. Berman
>>
>> -------------------------------------------------------------------------
-
>>
>>
>> Cher Monsieur Berman,
>>
>> Vous vous êtes plaint de trop de savon alors je les ai fait enlever.
>> Ensuite vous vous êtes plaint à M. Kensedder parce que tout votre savon
>> avait disparu, alors j'ai moi-même tout remis dans votre chambre : les 24
>> Camay qui avaient été pris et les trois que vous êtes censé recevoir
>> quotidiennement.
>> Votre femme de chambre, Kathy, ne savait pas que j'avais tout remis à sa
>> place et a elle-même rapporté 24 Camay plus les trois quotidiens..
>> Je ne sais pas d'où vous sortez que l'hôtel fournit des Palmolive
>> familiaux.
>> J'ai réussi à trouver un Monsavon familial que j'ai laissé dans votre
>> chambre.
>>
>> Elaine Carmen, gouvernante.
>>
>> --------------------------------------------------------------------
>>
>>
>> Chère Madame Carmen,
>>
>> Juste un petit message pour vos fournir un inventaire récent de mon
stock
>> de savon.
>>
>> Au jour d'aujourd'hui, je possède :
>> * * * * *Sur l'étagère de l'armoire à pharmacie : 18 Camay en
>> quatre piles de 4 et une pile de 2.
>> * * * * *Sur le distributeur de mouchoirs : 11 Camay en
>> deux piles de 4 et une pile de 3.
>> * * * * *Sur la commode de la chambre : une pile de 3
Dove,
>> une pile de 4 Monsavon, et 8 Camay en deux piles de 4.
>> * * * * *Dans l'armoire à pharmacie : 14 Camay en trois
>> piles de 4 et une pile de 2.
>> * * * * *Dans le porte-savon : 6 Camay, très mous.
>> * * * * *Au coin nord-est du lavabo : 1 Dove à moitié
>> utilisé.
>> * * * * *Au coin nord-ouest du lavabo : 6 Camay en deux
>> piles de 3.
>>
>> Pouvez vous demander à Kathy de s'assurer que les piles soient nettement
>> formées et bien époussetées?
>> Faites lui également savoir que les piles de plus de 4 ont tendance à
>> s'écrouler puis suggérer que le rebord de ma fenêtre n'est toujours pas
>> utilisé et formerait un excellent entrepôt pour les livraisons à venir.
>>
>> Une chose encore : j'ai acheté un autre Palmolive familial, que je garde
>> dans le coffre fort de l'hôtel afin d'éviter tout malentendu.
>>
>> S. Berman."

Sir Berman est fou je crois hihi!

Bonne nuit!

Votre Lili Rose qui aimerait être une fée ce soir! Ne me demandez pas pourquoi!

dimanche 26 septembre 2010

Une femme débordée!

Oh je suis une femme... débordée... c'est ça être moderne?

Le matin, entre la toilette sur la chariote, le petit déjeuner en amoureux, les mots croisés et mon roman, rien en va plus. Le midi on descend manger dans la salle commune mais quelques fois Dandy me dit "Et si on déjeuner en amoureux?" Alors on réserve un plateau repas et c'est très agréable! Ensuite, un art auquel je ne serais couper : je fais la sieste! Hum que c'est bon de dormir. Moi qui dormais peu pendant ma jeunesse j'ai l'impression de récupérer mes 80 ans de manque de sommeil! Dandy n'aime pas dormir l'après midi car il affirme qu'au réveil il est infernal, mal luné, et que ce serait un motif de rupture entre nous. Quand même, je ne le quitterai pas pour une mauvaise humeur passagère. Enfin, malgré toute mon insistance, il préfère écouter de la musique avec un appareil rikiki et très moderne, Mp3 je crois. Sophie est allée lui acheter car Dandy lui avait commandé et elle a mis plein de musique dessus. En parlant de Sophie, elle est fiancée! Quel bonheur... Le médecin a bien raison... Bon bon, je dois avouer ne pas être une partisane du mariage mais quand elle m'a demandé d'être une de ses témoins, je lui ai trouvé du charme à cette institution!

- Mais quand vous mariez-vous? Lui ai-je demandée inquiète.
- On ne sait pas encore, dans un ou deux ans !
- Bon j’espère que j’aurai toujours le même aplomb. Tiens, peut-être même que je récupérerai le bouquet de fleur de la mariée au vol, en sautant de ma chariote et que je forcerai Dandy à m’épouser ! Je plaisante !

Après la sieste, on regarde la télévision en grignotant des pâtisseries, on refait le monde, on descend manger ensuite! Et quand j’ai le courage j’écris quelques pages de roman avant de dormir près de mon amoureux… Il avance à grandes enjambées mon petit livre ! J’aurai au moins 52 personnes qui le liront, mes membres, qui j’espère resteront fidèles hihi et surtout j’espère bien que je ne les décevrais pas. Ce week-end je vais chez ma fille Anna, toute seule ! Il faut aussi que j’ai des moments intimes avec mes enfants et Dandy voudrait se reposer. C’est bon de se séparer quelques jours (pas trop longtemps quand même!) pour se manquer, penser sans cesse l’un à l’autre, avoir mal au ventre quand sonne l’heure des retrouvailles !

Comment allez-vous ? Allez-vous au travail avec plaisir ? Réussissez-vous à vous distraire en allant au cinéma, en lisant, en faisant du sport ou autres choses d’ailleurs ! Profitez-vous de votre retraite méritée? La vie passe tellement vite, prenez soin de vous et savourez !

A très vite, Lili qui si elle ne vous écrit pas chaque jour, pense à vous quotidiennement !

jeudi 9 septembre 2010

Retour de vacances!

A notre retour, Dandy m’a demandé si je n’aimerais pas que l’on aille habiter dans une maison, en amoureux, spécialement adapter à nos petits handicaps… J’ai frissonné en marmonnant un « hum, pourquoi pas »… Mais je crois que j’aurais peur de quitter l’After Eight, l’équilibre qu’on a trouvé et le confort qu’il nous offre… Ah la vieillesse … C’est cruel et essentiel à la fois…Mais je ne voudrais pour rien au monde que mes filles me voient perdre mes facultés mentales… J’aimerais décoller de la planète terre juste avant !

A l’After Eight on a été très bien accueilli ! Sophie a accouru, Violette aussi mais moins vite (l’âge n’aide pas !) et on a refait le monde devant un thé aux « biscuits de l’Abbaye » (dont je raffole hum meilleurs que les galettes Saint Michel !). Sophie et son médecin vont vivre ensemble et à mon avis le mariage et les enfants ne vont pas tarder ! En octobre elle passe sont concours d’infirmière et je lui ai dit « Ma petite… reste bien concentrée d’accord ? » J’ai tenté d’adopter un ton sévère en disant cela mais on a ri toutes les deux, je joue assez mal la comédie !

Tout à l’heure j’ai eu une envie subite de bananes et de chocolat au lait/noisettes et Dandy m’a glissé « Dis, tu n’es pas enceinte au moins» ? Oh, il faut bien rire, non ?

Tant que je peux taper un ordinateur et remuer les lèvres pour embrasser l’homme que j’ai dans le sang, tout va bien ! A partir de demain, je me consacre à 300% à mon roman car je voudrais qu’il soit terminé fin novembre ! Et oui vous allez trouver cela fou mais comme dirait Mark Twain « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait ».

Bises affectueuses d’une mamie de 20 ans dans sa tête (on peut bien se donner l’âge qu’on ressent ! Je me sens la vingtaine aujourd’hui !) Je vous écris promis la semaine prochaine ! Et je suis touchées par les mails et les commentaires... Je vous manques... Ca alors, je gonfle la poitrine de fierté! Merci.......

jeudi 12 août 2010

Vacances chez mes filles!

Ah les vacances hum, j'ai toujours adoré cela! J'ai honte... J'ai réussi à organiser, malicieusement, des vacances rêvées pour Dandy et moi... NOUs partons une semaine chez chacune de mes trois filles, en amoureux et on sera dorlotés je vous le garantis. Je souhaite à toutes les mères d'avoir des enfants comme les miens... Aimants, drôles, gentils et dévoués! Je suis excité comme une puce, tout le monde va rencontrer ma Vie, mon Dandy!

Ici l'amour va bon train... Le médecin a demandé la main de Sophie ma protégée! Quelle joie! Ils sont fiancés! Je suis tellement heureuse pour eux même si je ne suis pas mariage pour deux sous et ce depuis toujours. Je ne cesse d'entendre des histoires de couples qui vivent sans souci et qui divorcent un an après le mariage. Pourquoi changent-on? L'autre, croit-on, devient acquis? JAMAIS oh grand jamais personne n'est acquis à l'autre. L'amour est une combat perpetuel pour que l'autre toujours reste admiratif et fou d'amour. Tiens j'y pense, il faudrait que je m'achète de jolis dessous! Mais étant donné mes rondeurs...le choix est restreint!!!

Je pense souvent à vous mes lecteurs secrets ou non, n'hésitez pas à m'écrire, et ma collègienne préférée, bien sûre que tu peux me donner de tes nouvelles!

Je vous embrasse fort fort

mercredi 28 juillet 2010

Dandy je t'aime

47 membres hihi! Encore 53 et je m'enivrerai au Champagne avec ma famille!

Ah vous devez m'en vouloir de me consacrer à ma vie de couple au point de ne plus ouvrir mon ordinateur! Eh oui messieurs dames, je chouchoute mon Maurice. Quand on est jeune, on vieillit, oui oui... Mais si doucement. Quand on est vieux, je vous assure, notre état peut se dégrader à une vitesse inouïe tant et si bien que je profite de ma grande énergie du moment pour décorer notre chambre, lire à haute voix des pièces de théâtre à mon Dandy, croquer des tablettes de chocolats à pleine dents, danser la danse du ventre sur ma chariote...!!!

La vie à deux, c'est vraiment spécial et génial à la fois. Prendre soin de l'autre, organiser ses activités en fonction de lui, le supporter aussi dès fois. Pauvre Dandy avec mon tempérament à 220 Volt... Il est vraiment patient!

Depuis qu'on a aménagé ensemble Sophie me dit que les séductions sont beaucoup plus ouvertes à l'After Eight qu'avant! « Pire qu’au Collège » a-t-elle sortie !

Sophie prépare son concours d’entrée à l’école d’infirmière le soir et son amour de médecin l’y aide… Je crois en elle à 100% ! Oh mon Maurice se réveille de sa sieste, je vais aller l’accueillir dans son retour au monde réel ! Et à 17 heures Violette vient prendre un petit thé à la mangue assorti de macarons ; chez nous bien sur !

dimanche 18 juillet 2010

Une chambre pour deux!

Oooooooooooooooooooo ! Et nous voici dans notre cocon amoureux avec Dandy. Il est près de moi, allongé… Je lui ai tout expliqué au sujet du blog et j’ai dû lui lire l’essentiel de mes billets, sous la menace, même lorsque je parlais de lui. Enfin, nous avons bien ri ! Il est heureux que je vous écrive et j’ai honte de le faire aussi rarement à présent. Je suis tant absorbée par notre idylle… J’ai envie de le regarder chaque seconde, de lui caresser la joue, de l’écouter et de le serrer dans les bras bien rondelets, j’ai envie de sentir le parfum que Violette lui a concocté et qui me rend folle, j’ai envie, envie, envie de lui !

Tout le monde à suivi notre déménagement à l’After Eight. C’est à coup sûr l’événement de l’été ! Sophie nous a aidés à décorer notre chambre. Violette vient souvent nous voir. Elle me dit qu’elle ne trouvera jamais d’homme car elle est mariée à ses flagrances, ses arômes… Que toute son attention va à son odorat si bien qu’elle ne voit plus les hommes qui l’entourent ! Elle a de l’humour ma Violette !

Mes filles et mes petits enfants ont accueilli la nouvelle avec joie. Je reconnais là leur ouverture et leur enthousiasme débordant pour tout ce qui rend les autres heureux. Je suis tellement triste de constater combien de personnes sont méchantes, les dames du Crous qui travaillent dans les cités universitaires le sont particulièrement me racontent mes petites filles ! Enfin je suis contre les généralités ! Mais sincèrement, les gens oublient vite que la terre les attend et qu’ils ne seront bientôt plus qu’un squelette… Absurdité que cette condamnation à mort offerte par la naissance… Ah quoi bon donc se rendre la vie impossible. Un sourire, une parole douce, un service… C’est si simple… Si abordable…

Merci Philip pour le lien du reportage d’Arte sur l’amour des personnes âgées (laissé sur mes commentaires !)… J’irai le visionner…

PS : 4743 Visites!

dimanche 11 juillet 2010

Changement de chambre à l'After Eight!

Oh là là …

Il s’en est passé des choses depuis mon dernier billet…

D’abord, Dandy et moi nous nous sommes embrassés vendredi… Je lui déclamais Les mains sales de Sartre en essayant de mettre au mieux les intonations. J’étais focalisée sur la pièce, je lisais une réplique de la femme d’Hugo quand soudain j’ai senti les lèvres de Maurice se poser délicatement sur mon coup. Mon livre m’a échappé. Il m’a pris la tête entre ses mains, comme s’il voyait… Et il m’a embrassé. A plus de quatre-vingts ans vous pensez bien, j’en ai reçu des baisers… Mais celui-ci, ce fut l’apothéose ! Je lui ai dit dès que nous avons arrêté de nous enlacer :

- Eh bien on voit que tu as pratiqué !

Il a ri. Comme un enfant…

En sortant de la chambre aux baisers, j’ai roulé à toute vitesse dans la chambre de Violette. Quand je lui ai raconté, elle a tout de suite fait le rapprochement avec le parfum qu’elle m’avait concocté la veille… Elle l’avait intitulé « pour qu’il soit pris au piège ».

- Je ne suis pas un piège tout de même, lui avais-je dit,
- Oh laisse parler la poétesse qui est en moi sans chercher à comprendre la signification de chaque chose Lili ! ».

Soit… Après cette petite conversation, je lui ai versé le reste du flacon (pour qu’il soit pris au piège)… Elle s’est promené dans tout l’After Eight afin de voir si des hommes seraient tentés et à part Gobe papillon on peut dire que la chasse fut décevante. Je lui ai dit pour la consoler que ce n‘était pas le parfum dont il fallait douter mais bien de l’odorat du gibier !

Hier, mon Dandy m’a fait une demande. Pas en mariage, non… Il m’a dit qu’il voulait que l’on vive dans la même chambre. J’ai écarquillé les yeux, ouvert la bouche, laissé tomber mes bras… Heureusement qu’il ne m’a pas vu dans cet état de surprise. Il m’a dit :
- Je suppose que ton silence vaut acceptation n’est-ce pas ?
- Naturellement, ai-je répondu sans réfléchir.

Et voilà comment je me suis retrouvée à passer les dernières heures dans ma chambre seule… Il y a une chambre plus grande à deux lits qui est disponible…Mes filles sont d’accords, la directrice est d’accord… Cette semaine on déménage ou pour être tout à fait précis, Sophie, Tom, Bertrand et les autres feront notre déménagement.


Au plaisir de vous raconter la vie à deux. Je n’ai toujours pas parlé de mon blog à Maurice. Je ne sais pas quoi faire… Soit j’écrirai en cachette dans la salle de bain ou lorsqu’il sera au salon, soit je lui explique tout… Parce que même s’il ne voit plus, il a une audition impressionnante pour un homme de son âge !

Votre Lili prise dans un véritable tourbillon.

lundi 5 juillet 2010

Lili Rouge !

Et me voila de retour à l’After Eight en pleine forme et rouge comme un homard ! Anna ma fille m’a accueilli comme une princesse. Hubert son mari était parti faire une régate en mer, bon débarras ! On a cuisiné, écouté de la musique qui s’infiltrait dans toute la maison. Séjour idyllique…Une petite mésaventure m’est tout de même arrivée ! Je vous la conte : Anna avait un rendez-vous chez le coiffeur à 14 heures samedi. Elle voulait absolument que je l’accompagne (il faut avouer que depuis que j’ai ma super coupe blond vénitien, les gens me demandent des conseils !). J’ai préféré qu’elle me descende en bas du jardin, sur le beau gazon, non loin du potager. Elle m’a dit :

« Dans une heure et demain au plus je suis là ».


Sauf qu’elle n’est rentrée quatre heures plus tard, sa voiture lui ayant fait des caprices. Et moi, pendant tout ce temps, j’étais installée sur une chaise longue, vêtue d’une chemisette légère et d’une jupe et je ne pouvais plus bouger. Le soleil tapait. Je regardais le sol pleureur au loin … Je n’avais qu’un désir me mettre dessous … Mes jambes et mes quelques (trente au plus) kilos en trop ne me le permettait pas. Je n’arrivais pas à m’extraire de cette maudite chaise longue ! Quand Anna est rentrée elle s’est précipitée vers moi, paniquée.


« Maman, ça va ? Oh je suis désolée, tu n’as pas eu trop chaud ? »

Je ne voulais pas qu’elle culpabilise, j’ai dit que tout allait bien, que j’avais mon bob sur la tête de toute façon et que la citronnade qu’elle m’avait laissée fut un régal. En fait, ma peau était presque brûlée et ma gorge sèche comme le désert du Sahara. Elle m’a mis de la Biafine et elle m’a conduit sur ma chariote dans le salon frais ! Heureusement que mon Dandy ne voit pas ma peau rouge tomate Je suis repoussante au possible !

Quand je suis rentrée ce matin, Violette a tellement ri que moi qui suis pas susceptible j’ai presque été vexée ! Ensuite elle m’a dit qu’elle avait surveillé mon homme. Rien a signaler. Gobe papillon était tellement énervé ce week-end à cause de la perte de son chéquier qu’il est allé dehors demander une cigarette à madame Routèche et ils ont fumé ensemble. Ca faisait plus de trente ans qu’il n’avait pas fumé. Saleté de chéquier tient ! Ce matin, Sophie a retrouvé le chéquier de Gobe papillon. Il était dans sa poche de robe de chambre. Gobe papillon a nié l’avoir mis là. Il est victime d’une machination selon lui… Je crois surtout qu’il commence à perdre la tête…

Et enfin, le meilleur pour la fin, j’ai retrouvé l’homme de mon crépuscule de vie. J’avais mal au ventre et mon cœur battait violemment avant de frapper à sa porte ce matin. On s’est tellement réjouit de se revoir. Il m’a enlacé de ses longs bras. Et m’a déposé un baisé dans le cou. C’est la première fois. J’ai frissonné de tout mon long, plusieurs secondes. Et quand il m’embrassera sur la bouche… Je m’évanouirais ? Ah la vie vaut d’être vécue. Certes la vie pique souvent, fait mal mais les bonheurs qu’elle apporte son un voile de diamant qui fait oublier les misères quotidiennes.

Ca me fait tellement de bien de vous écrire. De vous livrer mes petites histoires de vie. Merci de me lire. Vous êtes mon moteur. Mon stimulant.


Votre Lili Rose ou plutôt votre Lili Rouge!

mardi 29 juin 2010

Plus de 4000 visites depuis la création de mon blog, au 10000 on fera la fête en famille!

Oh mes chers lecteurs, je suis navrée de moins vous écrire… Je suis prise dans un tourbillon mais je ne vous oublie pas et vraiment je continuerai de vous raconter ce qui ce passe à l’After Eight et dans ma vie même si ce n’est pas tous les jours ! Oh là là… C’était burlesque aujourd’hui ! Gobe Papillon (que j’apprécie beaucoup) a perdu son chéquier. Gobe Papillon c’est un petit vieux qui marche très lentement (à moins d’un kilomètre par heure je dirais !). C’est aussi l’homme qui a mis un quartier d’orange sur la chaise de la directrice à l’époque ou elle était peu aimable et qui lui a taché sa robe ! Je reprends donc, notre Gobe Papillon ne trouvait plus son carnet de chèque. Panique à bord de l’After Eight car ils étaient signés ces chèques. Comme il tremble beaucoup son petit frère les lui avait signé par avance (il en a légalement le droit je vous rassure !). On a remué sa chambre dans tous les sens. J’ai roulé avec ma chariotte dans toute la maison de retraite, à tous les étages les yeux rivés sur le sol… Mais absolument aucune trace de ce chéquier. Il est donc parti faire opposition au commissariat avec la directrice.

Ah avec Violette on a bien rit parce que Gobe Papillon quand il est stressé il tente de faire des mouvements rapides avec son corps mais il ressemble à un automate fou ! Et comme si cela ne suffisait pas, Tom l’aide soignant qui faisait le pitre dans le couloir, a renversé le chariot de ménage dont les sceaux étaient plein d’eau ! S’il y a des journées d’un calme quasi parfait, on peut dire qu’aujourd’hui la mer était déchainée !

Violette est un ange. Elle est venue me voir après le repas du midi dans ma chambre. Je m’apprêtais à aller voir mon Dandy. Elle m’a dit :

- Tiens Lili, mets-toi ça… C’est un parfum que j’ai concocté pour que Maurice aie envie de t’embrasser. Tu sentiras tellement bon qu’il voudra se rapprocher de toi, de poser son nez sur ta peau.

J’étais un peu gênée mais j’en ai mis une sacrée dose ! Et elle m’a dit spontanément qu’elle n’était pas devenue Nez du jour au lendemain. Plus de 10 ans il lui avait fallu avant d’être un « parfumeur d’élite » ! Les parfums c’est sa vie. Toute sa vie.

A mon Dandy en ce moment, je lui lis Belle du Seigneur d’Albert Cohen. Je le regarde souvent entre deux lignes pour observer son sourire, ses fossettes ou son air grave, pris dans l’histoire. Je l’aime. Et je suis heureuse de vivre ça, au soir de ma vie… Je suis portée par l’extraordinaire ! …

Ce week-end Anna vient me chercher ! Elle veut que je lui raconte tous les détails de mon idylle ! On n’est pas couchées !

Votre Lili, en apesanteur !

vendredi 25 juin 2010

Ca tourne dans la tête

J’ai honte, voilà, oui, j’aime et j’en oublie d’écrire à mes lecteurs, mon devoir quotidien passe à la trappe car mon Dandy occupe toutes mes pensées et beaucoup de mon temps. Entre nous c’est chaque jour plus beau. On se découvre on se rapproche, je le regarde et lui me prend souvent la main. Il me touche le visage aussi dès fois. Il me dit qu’il me voit dans sa tête et qu’il n’a jamais rien vu de si beau. Je rigole et lui dit qu’il exagère mais que voulez vous, l’amour rend aveugle !

Elsa et venu me voir mercredi. L’idylle continue avec son Pascal mais son mari est revenu la voir. Il lui a dit qu’il avait fait une erreur, que son aventure avec sa jeunette c’était du passé, et surtout que c’était l’erreur de sa vie. Il l’aimait elle et qu’elle. A mon avis les jeunes sont beaucoup plus enquiquinantes et exigeantes ! En tout cas Elsa me fait croire que tout va bien et que jamais elle ne retournera avec ce Goujat mais au fond d’elle je sens la faille, je sens qu’elle est déchirée…

Et jeudi devinez quoi, le mari est venu me voir. Je ne savais plus ou me mettre. C’est un bel homme très calme. Il s’est excusé de me déranger. Il m’a dit qu’avant leur rupture Elsa lui avait parlé de moi et qu’il l’avait suivi hier et vu sortir de la maison de retraite l’After Eight ! Il est mal. C’est terrible. Pire encore que l’état d’Elsa quand il l’a quitté. Je l’ai écouté. Que pouvais-je faire d’autre. J’ai beaucoup de mal à tolérer la tromperie… Mais je suis aussi vraiment sensible alors il ne m’a pas laissé indifférente… Je vais faire payer les consultations. Et ensuite je m’offrirai un beau voyage au bout du monde avec mon Dandy. Qu’en dites-vous. Je ‘men vais lui faire la lecture ! Il dit qu’il revit depuis que nous sommes ensemble. Et moi alors, j’ai envie de crier mon bonheur à la terre entière ! Je ne vous oublie pas, jamais, sachez-le.

Lili dont la tête tourne, l’amour, l’amour.

mardi 22 juin 2010

Au-dessus des nuages...

Par où commencer ? …

Le week-end fut agréable et dépaysant ! J’ai profité avec intensité de ma petite fille Camille qui a 23 ans ! On a parlé de tout et de rien et elle s’est confiée à moi, comme si j’avais son âge! Par contre, je n’ai pas reconnu Dénoline ma fille. J’ai l’impression qu’avec son mari Nicolas rien ne va plus. Ils se parlent à peine… J’ai même entendu que le ton montait dans la nuit de samedi à dimanche. J’en avais l’estomac tout retourné… Ce que vivent nos enfants, on le vit avec force et cela peut-être destructeur. Il faut absolument que j’appelle Dénoline cette semaine à une heure ou elle sera seule, pour en parler. J’espère qu’il n’y a pas d’histoire de tromperies…

Le point fort du week-end fut incontestablement le spectacle de natation synchronisée de Camille ! C’est majestueux. Elles été deux dans la grande piscine : Camille et Anaïs. Elles dansent ensemble depuis plus de dix ans. Leurs mouvements sont exécutés au centième de seconde près ! On dirait qu’elles ne font qu’une tellement elles sont synchronisée. Ce sont les starlettes de la ville, légitiment ! Pendant le spectacle, je me suis amusée à retenir ma respiration quand ma petite fille avait la tête sous l’eau… Je n’arrivais jamais à tenir aussi longtemps qu’elle et quand je reprenais mon souffle, bruyamment les gens me regardaient, mais c’était plus fort que moi. Et une fois lorsqu’elle est restée vraiment trop de temps j’ai eu envie de crier « Camille RESPIRE » !

Hier midi je suis rentrée à l’After Eight. Et comme je me l’étais promis, je suis allée dès 14 heures dans la chambre du Dandy. J’ai frappé.

- Oui ?

J’ai eu un mal fou à ouvrir et à entrer dans la chambre puis à refermer la porte (par mesure de discrétion !) Puis enfin, la peur au ventre j’ai ouvert la bouche… Pendant dix secondes tous les sons qui se bousculaient au portail de mes lèvres ne sortaient pas et enfin…

- Bonjour.
- Bonjour Madame. Que puis-je pour vous ?
- Je ne saurai vous le dire précisément…Je suis une voisine. J’ai 82 ans, je m’appelle Lili Rose. Et…Je voudrais vous connaître.
- Il va nous falloir du temps !
- J’ai un rendez-vous avec ma dame de compagnie demain, il faut absolument que je finisse Les Trois Sœurs de Tchékhov …Hum… Le reste de mon temps est libre. Vous pensez que cela pourrait suffire ?

Il a ri et il m’a posé des questions sur moi. Il m’a dit que plus il en saurait sur moi plus il m’en dirait sur lui. Je me suis dit que ca changeait de la dame de compagnie. (Elle se serait plutôt « Moins j’en sais sur vous et plus vous en saurez sur moi !) Je n’aurai jamais cru être amoureuse à mon âge. Je riais lorsque j’entendais que des couples se mariaient à 75 ans. Et bien je n’ai pas l’air fin aujourd’hui. Quand je m’adresse au Dandy, ma voix tremblote. Je parle plus fort pour cacher cette angoisse. J’ai envie de rire quand je me remémore la situation : une mamie en fauteuil roulant, plutôt bien potelée en face d’un grand homme svelte et aveugle ! Quelle rencontre. Après trois heures de discussion je me suis dit qu’il été temps de partir. Il m’a demandé alors que je tentais de sortir :

- Je vous vois demain ?
- Me voir je ne sais pas mais vous m’entendrez c’est sûr !


Violette m’attendait de pied ferme dans ma chambre.
- Alors ?

C’est vraiment une amie Violette. Elle s’enthousiasmait à chacune de mes paroles. Elle analysait tout. Et elle a conclu par :

- Lili, crois en une experte, cette première rencontre est très prometteuse !

Si Violette le dis alors…

Votre Lili Rose qui plane au-dessus des nuages…

jeudi 17 juin 2010

J'ose pas encore

Avant d’entrer dans les aventures qui jonchent la maison de retraite l’After eight, je fais un appel : maladroite mamie a supprimé un commentaire hier soir sans même avoir eu le temps de le lire… C’est tout moi ! Alors la personne qui ne voit pas son commentaire aujourd’hui affiché serait un ange de le renvoyer ! Ca ma travaillait une bonne partie de la nuit cette histoire !

Cette semaine Elsa n’est pas venue. Elle m’a appelée, gênée en me disant qu’elle été débordée, je lui ai dit que je comprenais parfaitement et qu’elle devait déguster chaque secondes amoureuses avec son Pascal car l’amour est un don du ciel qui n’est pas offert chaque jour ! Je sais de quoi je parle !


Je vous avez dit que ma petite fille Camille faisait de la natation synchronisée et qu’elle donnait un spectacle le week-end du 19 juin! Je suis invitée à aller la voir et Dénoline, ma fille, va venir me chercher à 15 heures... Je crapahute fesses sur ma chariote dans ce rude espace qu’est ma petite chambre. Faire sa valise… Tout un poème je vous assure. Et dire que je n’ai toujours pas de maillot de bain pour aller dans l’eau me faire enseigner la natation synchronisée par a petite fille ! Vous souriez en m’imaginant… Vous avez raison, il faudrait filmer la scène ! Je suis heureuse de revoir ma famille mais je ne serai pas malheureuse de rentrer lundi pour voir certes mes amis d’ici (Violette, Gobe papillons…) mais surtout pour revoir le Dandy Maurice. Je suis pétrifiée et je n’ose pas l’approcher. Alors ce week-end je prends des forces et c’est promis en début de semaine prochaine super LILI passe à l’action ! En espérant qu’une autre femme ne lui ai pas mis le grappin dessus ce week-end… Il y a 60 ans, fougueuse comme j’étais, je l’aurai déjà embrassé ce bonhomme ! (sachez toutefois que j’ai été toujours très fidèle aux 3 seuls hommes qui ont partagé successivement ma vie…)

Hier Bertrand qui en avait marre de voir les carreaux de la salle à manger pas complètement transparent est allé chercher l’escabot et s’est attelé à la tâche. Je ne vous raconte pas le burlesque de la scène. Bertrand on homme très costaud, sur un petit escabot, les fesses en arrière, la délicatesse d’une femme… Quand son ami Tom l’aide soignant passait devant lui, il s’esclaffait et repartait. Bertrand c’est un vrai maniaque, ce qui ne va pas sans déplaire aux agents d’entretien ! Ils travaillent dur à l’After Eight les agents d’entretien. Ils doivent laver plus d’une vingtaine de chambre entre 8h et 13h et souvent les filles me disent que lorsqu’elles sont de coupé, elles s’endorment durant toute leur pause avant de revenir. Et vraiment, pour la grande majorité, elles ne sont pas épaisses…

Je lis la Mouette de Tchékov actuellement. Il est bon cet auteur ! Je vais lire encore deux trois pièces de lui et je relirai ensuite Les mains sales de Sartre qui m’avait beaucoup plu il y a quelques années et qui me fait de l’œil depuis ma table de chevet !

Je vous embrasse toute avec l’affection d’une mamie, votre Lili Rose au crépuscule de sa vie mais pas de son énergie !

mercredi 16 juin 2010

Lili amoureuse?

Par ou commencer ? … Je ne sais pas !

Sophie et Arthur se sont fait convoquer ce matin par la directrice. Contrairement à ce que je croyais, elle a été très délicate. Elle leur a dit qu’ils avaient le droit d’être amoureux mais que cet amour ne pouvait s’afficher qu’en dehors de l’établissement. Ensuite, la voyant si bien lunée, Sophie lui a parlé de son désir de se présenter au concours d’infirmière et de son besoin de financement. La directrice n’a pas dit non. Elle verra Sophie ultérieurement pour s’entretenir sur ses motivations.

Venons-en à ma vie à présent. Hier j’étais tellement excitée que je n’ai même pas réussi à me concentrer pour écrire un billet. Ni à lire, à peine à manger… Je n’avais jamais songé à l’amour chez les plus de 80 ans !… Et pourtant, je vous assure, j’ai l’impression d’avoir à peine vingt ans. Il a une démarche indolente et si élégante. Des vêtements désuets. Ce nouvel arrivant me fait tourner la tête.

"Je ferai le tour du monde
Ça ne tournerait pas plus que ça
La terre n'est pas assez ronde
Pour m'étourdir autant que toi." Chantée par Piaf légèrement mieux que par moi!

Qu’il est beau. Violette et Gobe papillons sont allés collecter des informations et voilà ce que je sais : il a 89 ans, il est aveugle, il n’a pas de descendance et pour toute famille, il a un filleul. C’est un ancien diplomate qui a énormément voyagé. Violette, elle est allée le voir. Vous vous rendez compte le culot qu’elle a cette femme. Elle est entrée dans la chambre d’un inconnu avec une de ses créations. Elle lui a dit, « Tenez, je vous ai créé un parfum sur mesure » il a senti, ri et pris l’échantillon. Bien sur que ça lui a plu, Violette quand elle veut, elle fait mieux qu’Allure de Chanel ou que J’adore de Dior. Ensuite elle a parlé avec lui ou plutôt il a répondu à sa rafale de questions puis elle est venue me voir. Elle a commencé par dire, « Ne t’inquiète pas, je te le laisse ! ». Pour dire vrai, cela m’a rassuré. Ensuite elle s’est faite payer deux carrés de chocolats pour parler. Des gros carrés Côté d’or en plus… Maurice Léoia que je surnommerai de temps à autre le Dandy, mange à la table de Gobe papillon. Ce dernier était impressionné de voir que le Dandy, malgré sa cécité, en mettait moins à côté de son assiette que lui! Moi je le regarde de loin lorsqu’il est dans le salon ou durant les temps de repas. C’est pratique, il ne se doute de rien.
J’ai une furieuse envie d’aller dans sa chambre le voir mais je n’ose pas, véritable dilemme. Que pourrais-je bien lui dire ? Je suis pétrifiée. Je n’ai pas ressenti cela depuis des lustres ! Je m’en vais dormir… Et j’ai presque honte de vous lancer à la figure mes ressentis amoureux !

Votre Lili prise de vertiges d'amour...

lundi 14 juin 2010

J'adore la mer!

43 membres, chaque fois qu’il y en a un en plus, mon sourire monte jusqu’aux oreilles.

Il y a quatre choses qui me font un bien démesuré : être entourée de personnes chères, voyager, entendre le rire des enfants et, aller à la mer. Je suis allée mille et une fois m’asseoir sur un banc dans un parc dédié aux enfants. Et je les regardais jouer, courir, se taquiner, être téméraire, pleurer et rire. D’un rire cristallin, si agréable, une brise de diamants qui fait tout oublier. Je vous le conseille, sincèrement, allez y et savourez. Prenez un journal pour vous donner une mine occupée ! Ou criez une fois avec conviction : « Marie arrête d’embêter le petit garçon » comme ça tout le monde croira que vous avez un enfant ou un petit enfant qui joue dans le feu d’artifice de fougue!

Oh mais parlons la mer à présent. Avec Violette, nous avons quitté l’After Eight sous le soleil et surtout sous les regards jaloux de nos vieux camarades ! Arthur le médecin et Sophie m’ont installé dans une petite voiture, une Twingo rouge ! Après avoir lutté un quart d’heure pour faire rentrer mon corps imposant dans ce pot de yaourt, je me suis dit que je devrais peut-être réduire la dose de chocolat que je m’injecte dans l’arrière train quotidiennement ! Eh oui je suis lucide. Mes 55 kilos sont à des années lumières et voyez vous, cela me faire rire à présent ! Une autre option serait envisageable et plus pertinente pour facilité ma monter dans la voiture d’Arthur : qu’il en rachète une autrement plus spacieuse !

L’après midi de samedi fut… enchanteur ! On s’est promené sur la baie, on a mangé une grosse glace : j’ai pris un banana split et bien sur… J’ai fait tomber ma boule chocolat sur ma belle jupe jaune… la pauvre lingère…

On a parlé de choses et d’autres et cet entrecroisement de générations fut naturellement enrichissant. Qu’ils sont beaux nos deux tourtereaux ! Sophie appréhende une convocation de la directrice… Un baiser volé dans la chambre d’une vieille femme… Ca ne vaut pas un blâme tout même !

Le dimanche fut calme. J’ai lu mes mondes de retard et du Tchekhov (Oncle Vania !). Quant à mon roman, il avance à petite vitesse, aussi rapidement que lorsque je marche avec mon déambulateur… Je vous laisse imaginer !

Je vais être franche… J’ai beaucoup de mal à écrire ce billet. Mon esprit est ailleurs… Je ne cesse de penser au nouvel arrivant à l’After Eight. Ce monsieur si élégant ! Si différent ! Il me trotte dans la tête. Il faut que j’en sache plus sur son compte. C’est mon objectif de la semaine… Et bien sur je vous livrerai tout. Quelle chance inouïe j’ai que des dizaines de pairs d’yeux se posent sur ce lignes. Merci.

Lili Rose

vendredi 11 juin 2010

Quand la directrice se croit tout permis…

Je suis en état de choc…Hier après midi je lisais des poèmes de Victor Hugo en me disant que le talent littéraire était vraiment parcimonieusement offerts aux hommes… Quand Sophie est venue me rendre une amicale visite. Lorsque Sophie vient cinq minutes, ça équivaut pour moi à un bain de soleil de deux heures ! Et je n’exagère pas. Nous parlions et elle m’a proposé de m’amener à la mer demain avec Violette et son amour de médecin, Arthur ! J’ai pris un agenda quasiment vide, j’ai fait mine de regarder puis je lui ai dit :

- Eh bien Sophie, on peut dire que tu as de la chance je suis justement libre samedi après midi !

Elle a rit et comble de la joie, Arthur, son Prince, est entré et l’a serré dans ses bras. Je contemplais, béate, le spectacle quand quelqu’un a frappé et sans même que je réponde, la directrice a déboulé dans ma chambre, soit disant pour prendre de mes nouvelles… C’est bien la première fois qu’elle s’inquiète pour moi jusqu’à venir à mon étage ! Toujours est-il que les deux tourtereaux étaient blottis dans les bras l’un de l’autre… La surprise a fait qu’ils se sont reculés. La directrice les a regardé sans dire mot… Comme si elle se doutait de leur relation. Après s’être rapidement informé sur ma santé et mon moral elle a tourné les talons. J’ai presque crié :

- Madame la directrice ?
- Oui
- Il me semble je qui suis ici à mon domicile (j’ai appuyé sur ce mot) juridiquement du moins, n’est-ce pas ?
- Oui tout à fait.
- Alors à l’avenir, j’aimerais que vous attendiez que je réponde oui ou non avant d’entrer.
- Vous avez raison, je vous prie d’accepter mes excuses.

Ellest restée plantée trente seconde au moins dans le silence et je suis restée de marbre. Enfin elle est partie. Non mais ! Pour l’instant elle n’a convoqué ni Sophie, ni Arthur… Que nous prépare t-elle ? C’est la grande surprise. Si elle utilise les grands moyens, moi aussi je vais les utiliser. Je sortirais l’artillerie. J’irais chercher notre téméraire gobe papillons pour qu’il la rende folle. Oh que j’aimerais avoir une directrice dynamique, pleines d’idées, d’humanité, de justice !

La chambre du grand-père décédé cette semaine est déjà remplacée. C’est un commerce qui fonctionne bien : les maisons de retraite. Ou plutôt les EHPAD… Ce barbarisme qui signifie établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendante…On donne ce nom nouveau parce que les maisons de retraite sont aujourd’hui pour la plus part médicalisée. Moi je ne suis dépendante qu’au chocolat. J’avais deux tablettes quand j’ai commencé à écrire ce billet, il ne m’en reste plus qu’une…(j’ai mangé la Côte d’or chocolat au lait parsemé de noisettes). Il faut bien mourir de quelque chose ! Moi ce sera d’une hyperchocolatite ! D’ailleurs je mange beaucoup de chocolat depuis que je suis à l’After Eight ! Ca me rappelle la période ou j’étais enceinte de Natacha. Comme mon col était dilatée j’ai du rester quatre mois allongée pour ne pas vivre un accouchement prématuré et là ; vraiment, j’en ai mangé des tablettes ! C’est peut-être pour cela que Natache mange beaucoup plus de chocolat que ses sœurs ! Sauf qu’à l’époque, lorsque j’ai accouché je me suis vengée de mon inactivité prolongée sur le sport, j’ai nagé, escaladé, pédalé et j’ai retrouvé ma ligne en moins de six mois. Alors qu’aujourd’hui j’ai un mal fou à marcher et je pourrais au mieux avoir de beaux bras musclés… si je participais aux jeux paralympiques d’athlétisme séniors… !

Oh je me suis vertigineusement éloignée du sujet que je voulais aborder ! Je disais que la chambre vide était occupée à nouveau et que l’homme qui en a pris possession est d’une grande élégance. Il donne l’image d’un « papi dandy ». Je l’ai croisé dans le couloir ce matin. Deux hommes l’entouraient et lui portaient quelques petits meubles et une grosse valise. Il marche plutôt bien ce monsieur. Je ne sais pas pourquoi il ne reste pas à domicile ? Peut-être qu’il n’a pas de famille… En tout cas il m’intrigue et j’ai hâte d’en savoir plus à son sujet. Sauf s’il est comme le Général, et qu’il a des idées rétrogrades et ultraconservatrices…

Vivement la mer demain ! Peut-être que les amoureux se baigneront. Je crois que c’est rare que des employés de maison de retraite accordent de leur temps libre à des résidents. Mais c’est une preuve extraordinaire d’amour.


A très vite pour vous conter mon week-end ! Lili Rose, en grande forme !

mercredi 9 juin 2010

Et Elsa reprit goût à la vie....

C’est toujours pareil quand on sort de chez le coiffeur… On n’arrive jamais à refaire aussi bien le lendemain, ni les jours suivants d’ailleurs! … Ce matin, mes cheveux étaient vraiment en bataille !… Heureusement, Sophie est venue me sauver, un peigne, un peu d’eau et le tour était joué !

Cette nuit, il y a eu un décès. Le premier depuis mon arrivée. C’est un monsieur de 91 ans, sont cœur s’est arrêté de battre dans la nuit. On est si peu de chose. Le cœur s’arrête et tout est fini. J’en frissonne. Mais je garde mon humeur souriante. C’est le meilleur moyen de lutter contre les drames que la vie nous réserve.

Pendant que j’y pense, mes compteurs débloquaient totalement je les ai donc supprimés. Mais heureusement j’avais réussi à installer ce merveilleux outils nommé google analytics qui est très complet et qui me donne des chiffres bien plus favorables que mes anciens compteurs ! Je vous donnerai régulièrement le nombre des visites si vous voulez !

La matinée fut calme. L’animatrice qui vient souvent l’après-midi est exceptionnellement venue ce matin et nous a fait chanter. Je dois avouer que je ne chante pas toujours juste mais là vraiment j’ai trouvé bien pire que moi. Gobe papillon par exemple est une vraie catastrophe (ou une casserole si vous préférez !). D’une part il chante aussi vite qu’il marche à savoir très très lentement (il était toujours en retard d’une phrase) et d’autre part il a chanté faux de A à Z ! J’avais du mal à réprimer un fou rire! Mais comme la moquerie est une vilaine chose et que j’apprécie gobe papillon notamment pour le quartier d’orange sur la chaise de la directrice… J’ai crispé mes lèvres fortement pendant plus d’une heure !

Cette après midi, Elsa, la dame de compagnie, a frappé à ma porte.

- Oui, oui, qui que vous soyez, entrez, j’ai dit !

Et quand j’ai vu Elsa je me suis pincée pour me dire que je ne rêvais pas. C’était l’Elsa d’avant. D’une grande élégance, avec un sourire en coin, maquillée à la perfection, tirée à quatre épingles et délicatement parfumée. J’ai tout de suite pensé « soit son mari est revenu, soit elle a rencontré un autre homme ».

- Bonjour Lili, m’a-t-elle lancé d’une voix enjouée.
- Eh bien Elsa, quel tonus ! Grand bonjour à vous !

Effectivement, un homme était la raison de cette gaîté nouvelle ! Un ami d’enfance qu’elle avait recroisé tout à fait par hasard à la bibliothèque. Elle ne m’a pas parlé une seule fois de son mari. Pendant deux heures, il n’y en avait que pour son Pascal. J’ai pu articuler quelques phrases, environ 6 minutes et 23 secondes pour lui donner des conseils, pas beaucoup plus : « Profitez d’abord de cette phase de séduction sans précipiter la relation. C’est tellement bon d’avoir des fourmis dans le ventre, de sentir son cœur taper violement avant de revoir l’être désiré… » Des banalités en somme !

Elle m’a promis de me prévenir s’il se passait quelque chose ! Mais en tout cas, quelle grande joie de la voir revivre ! En fait, je crois que j’aime voir les gens heureux. Et s’il y avait un métier qui était dédié à cette tâche, je l’aurai exercé avec force et persévérance ! Sans congé !

Lorsqu’Elsa m’a lâchement pour son thé avec Pascal, Dénoline ma fille m’a appelée… Ma petite fille Camille fait de la natation synchronisée et elle donne un spectacle le week-end du 19 juin! Je suis invitée à aller la voir ! Vous pensez bien, je ne vais pas manquez cette occasion ! Dénoline, ma fille, va venir me chercher. Plus de trois heures de route pour un week-end en famille! Quelle joie. Camille est vraiment très douée. Elle a d’ailleurs participé plusieurs fois au championnat de France. Par contre ce week-end je reste à l’After Eight ! Il faut bien laisser respirer Anna. Et puis, Violette, je n’aime pas bien la laisser seule !

Pour conclure voici un extrait du fameux article du quotidien Ouest-France qui m’érige en véritable star !

http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Lili-Rose-la-blogueuse-qui-fait-rever-nos-aines-_22051-avd-20100605-58366331_actuLocale.Htm (merci Cyrielle!).


Humoristiquement votre… Lili Rose !

mardi 8 juin 2010

La maison de retraite buissonière!

J’ai honte, j’ai honte, j’ai honte… Eh oui hier lundi, figurez-vous que j’ai fait la maison de retraite buissonnière ! Je vous explique ! Le week-end auprès d’Anna fut un bijou. J’ai lu, on a beaucoup parlé, je voyais bien d’ailleurs que ça agaçait Hubert son mari. Cela m’amusé de le voir jaloux alors je m’accaparais ma fille un peu plus encore. Comment peut-on être jaloux d’une mère ?

J’avoue… que le dimanche midi je n’étais pas particulièrement pressée de quitter ma fille tant et si bien que j’ai simulé une migraine. Je dois être une bonne comédienne puisque qu’Anna a préféré me garder une nuit en observation et ne m’a ramené que le lundi soir après le diner. Si vous aviez vu la tête d’Hubert, il me fusillait du regard ! J’ai honte. Mais je voulais simplement rester une ou deux heures de plus, pas une nuit et une journée ! Enfin je ne m’en plains pas ! Avant d’aborder mes péripéties du jour, je voulais vous décrire notre repas de samedi soir. Anna me demande toujours de composer mes menus. Nous allons ensuite au marché, elle pousse ma chariote (fauteuil roulant) tant bien que mal entre les stands et on s’approvisionne ! Revenons à nos moutons… Samedi soir donc, nous avons mangé en entrée des bouchés martines (on appelle comme ça dans la famille). Ce sont des petites boules de pates feuilletés fourrées de sauce béchamel, de jambon, de champignon et d’un peu de gruyère. Ensuite, place au saumon sauce crevettes accompagné d’un délicieux riz…Et cerise sur le gâteau, en dessert, oh oh oh, que je l’aime ce dessert, on a dévoré un énorme gâteau autrichien aux abricots, hum… mon préféré !

Violette est venue me voir mardi matin tôt pour savoir si tout allait bien. Qu’est ce que ça m’a bien touché. Il n’y a pas d’âge pour créer des amitiés. Madame Routèche la fumeuse et Gobe papillons sont aussi passés dans ma chambre et j’avoue que toutes ces visites ne m’ont pas déplu ! L’après midi, le coiffeur est venu à l’After Eight (nom que je donne à ma maison de retraite !) et comme une octogénaire s’était désistée, j’ai pris sa place ! Violette est passée avant moi. Elle avait des cheveux blancs qui lui tombaient sur les épaules. Je l’ai accompagné. Elle m’a confié que ça faisait deux ans que personne n’avait touché ses cheveux. Le coiffeur est un grand homme d’une trentaine d’année, aux cheveux très brun, plein de gel et à la voix efféminée ! Il m’a tout de suite semblé sympathique !

- Comment je vous coiffe ma petite dame ?
- Rajeunissez-moi ! Elle a répondu Violette !

Et bien ça pour la rajeunir, il l’a rajeuni. Il lui a teint les cheveux en blond vénitien et lui a fait une coupe courte très « branchée » comme diraient mes petits enfants ! A la fin, Violette se reconnaissait à peine. Elle n’était pas rassurée. Alors, en tant que bonne copine, j’ai dit au coiffeur :

- Auriez-vous l’extrême gentillesse de me faire la même chose s’il vous plait.
- Et une deuxième coupe « jeuns » (je crois que c’est ce qu’il a dit ?), une !

J’avoue que moi qui aimais les coupes traditionnelles, avec la mise en plis… Sylvain le coiffeur, il a plutôt révolutionné ma tête ! Il ne nous manque plus qu’un lifting à Violette et à moi, pour paraître … 30 ans de moins !

Ensuite notre animatrice Laure a joué du piano, des airs classiques connus puis de l’improvisation de jazz et nous, on se pavanait dans le salon et à travers les couloirs avec notre nouvelle coupe ! Franchement, la coiffure, ça change une femme !

Hormis cela, rien de particulier à signaler sauf que la pauvre Arlette, la diabétique qui mange à ma table tous les jours, elle a mangé en cachette des pâtisseries apportées par sa petite fille. Légèrement trop d’ailleurs puisqu’elle a perdu connaissance dans sa chambre. Heureusement, le beau médecin était dans l’établissement et je pense qu’elle a été très bien prise en charge…Bertrand l’aide soignant m’a confié qu’elle allé mieux. Ouf. Aujourd’hui, Sophie et le médecin ne sont venus s’échanger un seul baiser volé dans ma chambre! Un record.

Quand j'ai ouvert ma boîte mail aujourd'hui, en plus des messages musicaux de Jean-Pierre, une charmante lectrice m'avait envoyé un article de Ouest France qui ne parlait... Que de moi et dont le titre est évocateur "Lili Rose, la bloggeuse qui fait rêver nos aînés"! Dessus on n'y voit Maud la jeune animatrice de la maison de retraite de Jugon-les-lacs, devant un ordinateur, entourés de résidents (d'une grande majorité de femmes d'ailleurs)! C'est agréable de voir enfin des visages de lecteurs! Merci à vous. Et cet article, je suis confuse, il est si élogieux et bienveillant! J'aimerais le mettre sur mon blog mais je ne sais pas du tout comment faire... Si quelqu'un peut m'aider ce ne serait pas de refus!

Je suis bien heureuse d’avoir 40 membres… épatées même d’en avoir autant ! Merci.

A demain, normalement ma dame de compagnie viendra afin que, comme chaque semaine, je lui tienne, compagnie !

Votre dévouée Lili Rose

vendredi 4 juin 2010

A l'After Eight!

Une petite brise fraîche; passe par la fenêtre, … le soleil l’a épargné…

Ce matin j’ai reçu un colis de Dénoline. Comme je le lui avais demandé elle est passé chez moi (dans ma maison que je n’occupe plus !) et elle m’a envoyé quelques livres. J’ai un rapport particulier au papier. Je ne pourrais jamais lire un livre entier sur un écran (sauf mon roman par obligation !). Et si je comprends bien les livres numériques vont bientôt envahir le monde !

Avoir sa librairie à soi… voilà quelques chose qui m’aurait plus. Une vieille librairie avec de la moquette rouge beaucoup de bois et des petites échelles pour accéder au sommet des étagères !

Deux proposition pour rebaptiser ma maison de retraite me sont parvenues. Je les trouve rigolotes ! La première c’est « La caserne » à cause du Général ! C’est vrai, quand j’y pense que notre vie est très structurée ici, au millimètre près si j’ose dire. 8h00-8h30 : Petit déjeuner en chambre. Puis les aides soignantes s’occupent de la valses des toilettes et courent dans tous les sens. Entre temps il y a la femme de ménage qui passe changer les draps quand ils sont sales et laver la chambre puis à 12h on mange. L’après midi est généralement plus calme puis à 19 heures on dîne ! (le premier service réservé à ceux qui ne peuvent pas manger seuls dînent avant nous à 18h30). Et enfin vient le coucher. A 21 heures normalement tous les résidents sont dans leurs chambres et les veilleurs de nuit arrivent ! Voilà l’emploi du temps ! L’autre proposition de nom est : « After Eight », parce que c’est vrai que j’écris souvent le soir quand l’extinction des feux a sonné ! Et que je vous livre le côté chocolaté de la maison de retraite ! Comme je suis en froid avec le Général macho, mon cœur penche dangereusement pour l’After Eight !

Je reviens à mes moutons ! Le colis de ma fille Dénoline contenaient quelques livres que j’aime particulièrement tel que l’Etranger et La Peste de Camus, Belle du Seigneur de Cohen, Gargantua de Rabelais.. Et en feuilletant les pages de ce délicieux Gargantua, une feuille jaunie par les année est tombée au sol. J’ai du appeler Bertrand l’aide soignant pour qu’il me l’a donne. C’était une lettre de Maurice, mon premier amour, mon premier compagnon, le père d’Anna. Il m’avait griffonné ces mots après notre première rencontre. Le passé vous rattrape souvent…

« Un tourbillon violent a bouleversé ma vie. Rire éclatant, furieuse beauté, un genou devant toi je plie, pour l’éternité je te suis acquis. Première rencontre, magie figée, et je succombe, succombe, succombe, ou se cache donc ma fierté ? »

Il y a tellement de personne qui se cachent leur amour, qui n’osent pas se l’avouer et qui passe à côté d’histoires merveilleuses. J’ai toujours aimé les gens francs, sans peur, chevaleresque pour ainsi dire !

Violette est venu ce matin et on a ergoté. Elle est vraiment seule cette femme, c’est injuste. Son fils vient la voir deux ou trois fois par an seulement…Et ses deux petites filles ont des vies bien remplies (une a un cancer..). Elle m’a dit qu’il fallait que je lise « Le Parfum » de Patrick Süskind absolument, que c’était sa bible et qu’elle pouvait me citer des passages entier par cœur tellement elle l’avait lu ! Elle s’est mise à me réciter des passages… que j’ai déjà oublié d’ailleurs ! Je me souviens juste d’un phrase : « Qui maîtrisait les odeurs, maîtrisait le cœur de l’humanité. »

- Et tu en penses quoi des odeurs ici ? Je lui ai demandé.
- Ici ça sent pas le cœur de l’humanité mes ses fesses ! Elle a répondu.

Ca doit être dure pour un Nez d’être entouré de certaines personnes incontinentes ou qui font caca partout… Une femme de ménage m’a dit qu’elle avait retrouvé du caca dans le tiroir de Léopold et qu’une fois il avait même fait ses excréments dans le pichet en plastique qu’on a dans les chambre…

Quelle bout de femme quand même cette Violette ! Si on s’était rencontrée cinquante an plus tôt, on en aurait fait les 400 coups ! Une chose est sûre, jamais je n’aurais écrit un Blog si j’était restée chez moi. Ici, il y a environ mille choses à raconter !

Je vais déjà finir mon billet sur l’histoire drôle du jour car dans deux heures Anna arrive ! Ce matin Morphée la chienne de l’institution a fait un caca (décidément c’est un billet scatologique aujourd’hui j’en suis navrée !) devant l’After Eight (ma maison de retraite pour ceux qui n’ont pas suivi !). Personne n’avait eu le temps de nettoyer quand la directrice, pressée, a marché dessus. Madame Routèche, qui comme d’habitude fumait sa cigarette, a dit très sérieusement « C’est pas grave, c’est le pied gauche, ça porte bonheur ! ». Elle est vraiment superstitieuse cette Madame Routèche, c’est le moins qu’on puisse dire ! La directrice un peu moins parce qu’elle n’était pas contente. La vie s’arrange pour qu’une justice se fasse… La directrice est peu aimable et en retour il ne lui arrive pas que des bonnes choses !


MERVEILLEUX WEEK-END à TOUS !

Votre Lili Rose ! Comme mon compteur est cassé j’indiquerais lorsque j’y penserai le nombre visite que m’indique mon compteur de Google analytics qui est lui vraiment fiable !

2076 visite depuis le 9 mai ! Pas mal non ?

mercredi 2 juin 2010

Les amoureux qui s'bécotent dans ma chambre!

Ah enfin le soleil revient et déjà la nuit tombe… Espérons que demain aussi il fasse beau ! Je ne dirais quand même pas que le soleil conditionne mon bonheur mais presque ! C’est vrai, je renais au printemps !


Je n’en reviens pas… Maud, une animatrice de 30 ans, qui lit mes billets aux résidents de sa maison de retraite voit une journaliste demain (de Ouest France en plus) .. Qui va faire un article dont je serai la protagoniste si j’ai bien compris… Waouh ! Ça pour une nouvelle ! J’en profite pour saluer tous les résidents de toutes le maisons de retraite de France et d’ailleurs ! Je ferme la parenthèse et « rebascule » sur ma maison de retraite à laquelle j’aimerais donner un nom. Je ne veux pas reprendre le vrai nom car on trouverait facilement ou je réside et j’ai promis à mes filles de garder l’anonymat, d’autant plus qu’en restant discrète je peux parler librement de tout ceux qui m’entourent (de Sophie à la directrice en passant par le Général !). Pourriez vous m’aider à rebaptiser ma maison de retraite ? Avez-vous des idées ?

Ce matin je lisais le journal quand Sophie est arrivée pour m’aider à me doucher… opération périlleuse qui pourrait durer des heures si personne ne me faisait mon shampoing ou m’aidait à me relever de ma chaise(en plastique spéciale douche !) une fois la toilette terminée ! Nous bavardions donc avec Sophie quand on a frappé à la porte. J’ai dit OUI bien fort et le médecin est entré ! Je ne vous raconte pas… Comme je suis la seule au courant de leur idylle, ils en ont profité pour s’embrasser et se serrer dans les bras ! Ça m’a bien fait rire. Sophie m’a regardé gênée… je lui ai lancé :

- Je veux bien que votre planque soit dans ma chambre mais je demande une rémunération…
- Laquelle ? M’a demandé le docteur.
- Je veux aussi être embrassée fougueusement !

Ils ont ri. Moi aussi, bien sur je n’étais pas sérieuse. Mais si j’avais eu 60 ans de mois (environ !) il n’aurait pas rit le médecin, je vous assure, parce qu’on me disait souvent que j’étais une belle femme. Aujourd’hui, j’admets, je suis une jolie mamie avec de bonnes joues bien pleines (comme mes fesses qui sont bien dodues) ! Il y a un avantage à grossir, c’est qu’on prend de la poitrine. Je suis passée d’un petit C à un gros E ! Enfin, j’arrête de parler de mon intimité de mamie ! Qu’est-ce que vous allez penser de moi sinon ?

En début d’après midi, Elsa et venue me voir. Sa mine était meilleure que la dernière fois. Ouf, cela m’a rassurée.

- Vous ne savez pas la meilleure ? Je l’ai croisé avec sa minette, en pleine rue. Ils étaient en train de rire aux éclats, il l’a tenait pas la taille. Je me suis arrêtée nette. Mes jambes se dérobaient sous moi et puis ils ont tourné rapidement. Je n’ai pas eu à endurer le supplice de les croiser… Des fois j’ai envie de déménager. Qu’est-ce qui me retient ici ?
- Moi …

Je lui ai dit cela sans grande conviction et on a souri. Je me dit que j’ai beaucoup de chance. Certes j’ai perdu les trois hommes de ma vie mais jamais je ne me suis fait trahir ou quitter par eux. (trahir… vous pourriez me dire qu’on en est jamais sûre mais j’en suis convaincue). C’est dingue. La vie peut basculer d’une seconde à l’autre. On vous quitte, quelqu’un meurt et voilà… c’est la détresse qui vous hante. Il faut alors se relever. Reprendre goût à la vie. J’espère qu’Elsa se relèvera vite. Avant de partir elle m’a offert des After Eight… Je les adore ces chocolats ! Ce soir mes filles et mes petits enfants me manquent. C’est vrai que je pourrais vivre chez eux si on faisait quelques aménagements. Mais la roue tourne et je veux les laisser vivre leur vie sans être un poids. Ce blog c’est un peu pour leur montrer que je vais bien et que je suis heureuse malgré tout ! Souvent les familles de résidents culpabilisent. Cela me tuerait que ma famille culpabilisent.

D’autant plus qu’ils sont au petit soin . D’ailleurs Anna vient me chercher ce week-end. Encore.
Une petite citation avant de vous quitter pour Morphée :
« Quand je suis triste, je pense à vous, comme l'hiver on pense au soleil, et quand je suis gai, je pense à vous, comme en plein soleil on pense à l'ombre. » Victor Hugo

Chers amis et chères amies, baisers au goût d’After Eight ! Moi aussi je pense à vous. Je me dis souvent tient, qui me lis ? Comment réagissent ils devant leurs écrans ? Parlent ils de moi ? Des fois j’ai l’impression que c’est un rêve, que ça me dépasse. Ah la la… c’est une vieille qui dit merci à internet.

A demain. Votre Lili Rose.

Au fait, j’ai l’impression que mon compteur est cassé.. Je ne vois plus combien j’ai de visiteurs. Vous voyez-vous ? Heureusement j’ai installé google analytics sur les conseils de Camille en même temps que les autres compteurs !

mardi 1 juin 2010

Les psys sont-ils bien dans leur peau?

Je déteste la directrice ! Elle ne sourit jamais, elle semble toujours triste, elle est sévère comme un instituteur du début du 20ème … Moi si j’étais directrice je donnerais une âme à ma maison ! J’apporterais toute la bonne humeur du monde. Je serais joviale et vivante. Je serais également juste et ferme si nécessaire. La psychologue c’est elle qu’elle devrait allez voir plutôt que moi ! En parlant de psy, elle est revenue ce matin. Ça a du la travailler ce que je lui ai dit la semaine dernière ! Elle est venue avec plein de note, la démarche mal assurée…

- Bonjour madame Larete ! Je peux m’asseoir ?
- Faites mon enfant ! Je lui ai dit !

Et elle m’a posé des questions précises pour approfondir certains points abordé la semaine dernière… Je n’en avais pas très envie d’autant que j’avais souvent exagérée les choses pour lui faire plaisir alors, j’ai retourné la tendance. Je me suis mis à lui poser des questions et elle m’a parlé d’elle. Je parlais un peu de moi puis elle parlait beaucoup d’elle et ce fut très bien comme ça. Mon ancienne expérience de journaliste a payé. Je sais poser les bonnes questions, en venir ou je veux quand je le souhaite ! La psy donc est une femme de 28 ans, très brune, mail dans sa peau, célibataire, un peu forte et avec des boutons sur le visage. Il y en a qui disent que ceux qui vont en fac de spychologie ont un problème à régler et qu'ils pensent le résoudre à force de lectures universitaires!


Ma petite Sophie m’a aidé à faire ma toilette ce matin. Elle est toujours sur son petit nuage. Amoureuse du beau médecin… Elle m’a dit que c’était dur de maintenir le secret. De la croiser presque tous les jours et de ne pas l’embrasser, de lui sourire à peine, de ne pas lui susurrer des mots d’amour à l’oreille… Mais le soir, elle lui sautait dans les bras. Il parle de chercher un travail ailleurs pour simplifier les choses... On perdra un super médecin mais j'accepte de me sacrifier pour ma Sophie et leur amour!

Cette après midi j’ai poursuivi un peu mon roman. Toutefois, je n'avance pas plus vite qu’un escargot qui a une entorse au dos car je veux qu’ils soient tellement bien ce livre, que je le lis relis rerelis et rererelis pour l’épurer et le rendre vraiment merveilleux ! Il ne faudrait pas que j’écrive une seule page par mois parce que mine de rien, je n’ai plus toute la vie devant moi !

Cette après midi Violette est venue me voir et je lui ai fait sentir Allure de Chanel. Elle a disparu et elle est revenue une heure plus tard. Elle m’a dit sens… Et la vraiment, j’ai été impressionnée… Ça sentait presque comme Allure, à peu de chose près ! Elle m’a dit « tu comprends je ne peux pas faire l’identique parce que ici je n’ai pas tout mon matériel… » il y en a qui ont vraiment des dons et j’ai une chance inouïe d’être dans la même maison que Violette ce grand NEZ (en plus c’est vrai elle a un grand nez, bien imposant !).
Et vous, vous en avez des dons? Des petits, des grands, des drôles? Dites les moi!
Moi j'ai LES donc (!) d'oublier souvent les choses, tellement je suis tête en l'air, et plus sérieusement, lorsque je referme un livre que j'ai terminé je peux retrouver les pages correspondants aux passages que je veux relire... à une ou deux pages près!

Voilà! Voilà! Vivement le beau temps que j'aille me promener (enfin rouler en chariotte) au soleil!

VOTRE LILIIIIIIII ROSE!

lundi 31 mai 2010

La famille c’est la santé !

Je rentre la tête pleine de confettis, de macarons, de baisers multicolores, et heureusement vous êtes là pour m’accueillir… 4 nouveaux membres et 7 commentaires… Ça fait du bien d’être attendue !

Commençons par le commencement. Ce week-end fut si riche que je conterai que l’essentiel ! Mon essentiel ! Les moments qui me reviennent alors que je tape de mes vieux doigts capricieux sur ces touches bien trop petites !

Anna est donc venue me chercher tôt le vendredi ! Elle était joyeuse comme tout ! Elle savait que je savais pour la surprise ! Tout le monde serait là sauve mes deux plus grand petits enfants. Baptiste l’aîné de 31 ans est photographe de mode à New-York et il ne rentre qu’une fois par ans pour les fêtes. C’est un très très bel homme (je ne dis pas cela car c’est mon petit fils !) qui est célibataire… A mon avis il fait tourner des têtes, se régale de corps somptueux sans trouver chaussure à son pied ! Sa sœur Lola de 29 ans vit en Inde avec ses deux enfants (mes deux seuls arrières petits enfants !) et son mari. Lola a suivi ce dernier qui est professeur d’économie à l’université de Bombay. Les deux derniers enfants de Dénoline ma deuxième seront là … Maëlle 25 ans et Camille 23 ans. Enfin ma dernière Natacha a trois enfants qui seront tous là également : Lucie 25 ans, Anatole 22 ans et Sulyvan 18 ans ! Je suis désolée, ça en fait du monde, j’espère que vous vous y retrouverez !

On est donc arrivées avec Anna dans sa grande maison de campagne. Hubert m’a accueilli convenablement. Un petit sourire crispé… Le pauvre lui qui veut toujours avoir sa femme pour lui tout seul, il va être gâté ce week-end ! En plus il déteste qu’on dérange ses affaires et avec mes cinq petits monstres ultra dynamique… Il va souffrir ! On m’a installé dans la chambre d’ami du rez-de-chaussée. Et très vite des voitures sont arrivées jusqu’au soir. A chaque fois quel grand plaisir de voir arriver mes petits enfants grandis ou une de mes filles, resplendissantes. Comme je ne peux plus marcher, je trônais au centre du canapé et les petits bouts venez à moi ! Qu’est ce qu’ils changent ! Mais ils portent toujours une force de vie démentielle ! Ils se taquinaient entre eux et riaient beaucoup ! Ces jours ont eu un goût de Paradis… Penser à sa vie qui se termine mais voir qu’elle continue par sa descendance, avec une belle vigueur… Quand on est philosophe, cette idée apaise !

Le vendredi soir on a mangé une délicieuse fondue bourguignonne… Un de mes repas préférés et Natacha est arrivée avec un Magnum de champagne, du Ruinart ! Elle m’a dit :

- 1000 visites sur ton blog maman valent bien quelques gouttes de champagne !

Je vous garantie qu’après une coupe j’étais bonne à coucher ! Je me suis promis qu’on ne m’y reprendrait plus ! Pour les cent membres et les 10000 visites mes filles ont promis, on déboucherait une bouteille de cidre doux ! Parce que le Champagne me tournait dans la tête, je riais pour rien… Avec regret j’ai demandé qu’on m’accompagne dans ma couche ! J’ai dormi comme un bébé, sereinement et avec insouciance.

Le lendemain même si le temps n’était pas radieux toute la petite famille est partie à la mer. Avant on emportait les sceaux et les pelles pour les petits enfants, aujourd’hui ils emmènent un livre ou un magazine ! Tout le monde m’a posé avec inquiétude cette question : alors la maison de retraite, c’est comment ? Tu t’y fais ?

- Un peu que je m’y fais ! J’ai même déjà une meilleure amie ! Je suis partie en colonie pour vieux on s’est bien marrés ! Je suis de près les histoires d’amour et les rigolades du personnel, je m’amuse avec la chienne Morphée dans le couloir mais quand on fait la course, toujours, elle me double la sale bête ! Vraiment, ne vous faites pas de souci ! Je suis bien là-bas. Et dans les moments calmes, je pense à vous…
- Mamie elle serait heureuse dans une grotte avec trois ours affamés, a sorti Sulyvan. Tout le monde a ri !
- Et il y a ton blog m’a dit Camille ! Dis-tu fais comment ? Moi sur mon blog j’ai au grand maximum dix visites par jours !
- Viens vivre avec moi et raconte ! Tu verras la fréquentation de ton blog montera en flèche !

Le samedi soir Maëlle, qui a 25 ans s’est levée avant le dessert. Elle est juge dans ma banlieue parisienne. On avait un moelleux au chocolat sous le nez et je me suis dit-elle a intérêt d’être bougrement intéressante sa nouvelle car je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir attendre avant de dévorer cette perle chocolatée qui me fait de l’œil !

- Charles et moi avons une nouvelle à vous annoncer ! Mamie, tu vas bientôt avoir un troisième arrière petit-fils ou petite fille !

Oh.. Eh bien j’en ai oublié l’existence de mon gâteau… Au moins deux minutes durant! J’ai applaudi, les larmes aux yeux ! On a tous applaudi d’ailleurs ! Elle est venue m’embrasser ma Maëlle chérie ! Ça pour une nouvelle…

Le soir, au lit, j’ai bien du m’endormir avec un sourire jusqu’aux oreilles !

Et le lendemain, au matin, alors là ce fut m’a fête. Dernier jour en famille… Et un défilé de bisous, de bonne fête maman, de jus d’oranges pressées, de bonne fête bonne maman, et de cadeaux à n’en plus finir : des chocolats, des biscuits, une bande dessinée (Une demi-douzaine d’elles de Fanny Dalle Rives et d’Anne Baraou), un coffret d’Allure de Chanel, un bonsaï et une belle chemise de nuit (large comme il faut !)… Gâtée voilà ce que je suis, une maman, mamie gâtée ! Pas gâteuse j’espère !

Mes petits enfants m’ont reparlé des moments que nous avons passés ensemble. Chaque année j’emmenai ceux qui le voulaient plusieurs jours dans une ville européenne. Seule avec eux. Je leur faisais découvrir les bons petits restaurants cachés, les musées grandioses… Je transmettais en somme. J’étais fière d’être entourées de mignons bambins. Et à trois reprises nous sommes partis loin. Une fois au Canada, une fois à la Martinique et une fois au Vietnam. Toutes mes économies y passaient sans aucun regret !


Tour à tour mes petits enfants m’ont racontés ce qu’ils devenaient, leurs performances sportives, musicales, théâtrales ! Ils ont tous un petit quelques choses. J’y tenais à cela. Qu’ils aient une passion et qu’ils s’y investissent ! Il n’y a pas que l’école dans la vie ! Pendant que Lucie, Maëlle, Anatole, Camille et Syluvan parlaient, j’observai de mon canapé les trois filles dans la cuisine qui refaisaient le monde. C’est beau la complicité fraternelle !

Voilà la vie reprend son court ! Ces trois jours furent un feu d’artifice. Un final à chaque seconde…

A demain… Votre Lili Rose… Comblée !

jeudi 27 mai 2010

Champagne !... Et Hachis Parmentier!

Demain Anna passe me prendre dès 14 heures ! Je suis gâtée ! Je voulais écrire un long message demain matin avant de m'en aller rejoindre ma famille... Mais je tournais dans mon lit, je cherchais le sommeil en vain alors autant écrire tout de suite, même si c'est la nuit, et même si ce n’est pas convenable qu'un vieux bout comme moi soit devant un ordinateur à presque une heure du matin... Tiens je pourrais peut-être entrer dans le livre des records?...Non ?

Natacha, la plus jeune de mes fille m'a appelé de son travail cette après midi et m'a dit que le champagne n'attendait plus que moi! Les 1000 visites sont dépassées, hiphiphip, oura! Pendant notre conversation téléphonique, j'ai tout fait pour savoir si Natacha et Dénoline (ma fille du milieu!) allaient venir ce week-end... Et alléluia... OUI, avec tous mes petits enfants! Les sept! Natacha n’a pu tenir sa langue ! J'en ai des larmes qui ruissellent le long de mes joues. Larmes d'immense bonheur, cela va de soi! J'aurai plein de choses à vous raconter à mon retour et cela m'enthousiasme à un point!

J'ai couru (en fauteuil naturellement, j’ai donc roulé à vive allure pour) annoncer la nouvelle à Violette et elle m'a fait dix échantillons de parfums. C'était amusant. Elle ma demandé de décrire chacune de mes filles et en fonction de ce que je lui disais sur leur caractère, leurs passions, elle ajoutait de l'essence de parfum dans les petits flacons. Ensuite on a collé des étiquettes dessus avec les noms pour les reconnaitre. Et après mes filles, on est passé à mes petits enfants... Violette, vraiment, c'est une femme fantastique. Un jour je demanderai à Anna si je peux l'emmener avec moi en week-end vu que personne ne vient la voir...

Aujourd'hui chers ami (si vous permettez...) j'ai deux anecdotes à vous livrer!

Il y a d’abord celle de la psychologue qui est venu de voir. Je l’ai vu avec son envie débordante de me trouver des failles, des milliards de problèmes, une cicatrice qui ne s’est jamais refermée… et j’en passe ! Alors j’ai succombé ! Je lui ai raconté les moments durs de ma vie. Je prenais une voie chevrotante. Je lui ai dit ce qu’elle voulait entendre et, j’ai honte car je ne le fait jamais, toutefois aujourd’hui j’en ai rajouté. Je suis allé jusqu’à dire que le Général m’avait brisé le cœur par son machisme ! Au bout d’une heure et demie d’intense déballage elle s’est levée, satisfaite de ses petites notes. Elle réfléchissait déjà pour savoir comment elle allait bien pouvoir soulager mon cerveau ratatiné par la mélancolie ! Ai-je eu tord ? En tout cas ce petit jeu m’a détendu et bien occupé !

La deuxième anecdote concerne les deux aides soignants de l’année : Bertrand et Tom qui sont comme cul et chemise ! Ils sont tout le temps en train de s’amuser, de courir partout, de faire des blagues. Ils mettent une ambiance folle ici ! Revenons à nos moutons. Ce midi, on mangeait du Hachis Parmentier. Les deux compères aidaient au service. Ils jouaient à qui irait le plus vite pour servir une table entière. Tom courrait à toute allure. Il a du marcher sur ces lacets ou bien s’emmêler les pieds… Toujours est-il qu’il est tombé et qu’il avait du Hachis partout sur lui, jusque dans les cheveux. Avec Arlette et Violette on a ri quand on a vu qu’il n’avait rien de cassé… Mais Bertrand lui, n’arrivait plus à s’arrêter de rire… Il se tenait l’estomac !

Heureusement qu’il y a des petits événements sympathiques qui pimentent nos journées !

Je vous embrasse de tout mon gros cœur de mamie et de maman ! Bonne fête à vous toutes et à très vite pour les nouvelles aventures de votre fidèle Lili Rose !

mercredi 26 mai 2010

Et une histoire d'amour, une!

J'adoreeeeeeeeeeeeeeeeee la vie! Si je n'avais pas des jambes fébriles, je vous assure, je ferais un semi marathon, j’irais faire le marché, je jardinerais! Oui oui, même à 82 ans on peut faire tout ça ! Plus lentement ! Mais voilà, je suis en fauteuil…

Ne vous inquiétez pas pour moi, il y a aussi des avantages à vivre sur une chariote! Par exemple, je double tout ceux qui ne marchent pas vite ou qui s’aide d'un déambulateur; je suis toujours en position assise et je réfléchis mieux ainsi!, je vois les gens d'en bas et c'est vraiment drôle de voir leur trou de narines... J'en passe et des meilleures!

Venons-en à notre aide soignante Sophie, ma chouchoute pour tout dire! Elle est venue ce matin, excitée comme une puce! Elle m'a dit qu'elle avait passé son dimanche avec Raphaël Loiselle, le divin médecin. Elle est folle amoureuse de lui et pour avoir attrapé au vol quelques regards qu'il lui destinait... Il est également conquis! Quand ils se croisent, je sens le désire qui les innode.. Ils ne veulent pas que cela se sache... Ils ont sans doute raison car notre directrice, qui adule Raphaël, en ferait voir de toutes les couleurs à ma protégée... L’amour… suave, fougueux, pur à la fois…hum…

Oh que je suis heureuse de partir ce week-end pour la fête des mères chez Anna. Normalement j’aurai atteints les 1000 visites et on débouchera le champagne. Quant aux cent membres, ce sera pour la prochaine fête des mères ! Je vous raconterez ce week-end de rêve… En détails…Promis !

Avant que j’oublie, Madame Routèche s’est remise de ses émotions cannabissées !

Aujourd’hui Solange qui travaille à l’accueil avait mis la radio Nostalgie dans la maison de retraite ! Et il y a une chanson qui m’a fait penser à mon dernier compagnon, une chanson d’Aznavour, For me formidable… il me la chantait souvent !

J’ai vécu trois histoires d’amour, des vraies, des belles, mais j’ai perdu les trois hommes de ma vie… fauchés… Alors quand le moral décline je me dis : « vis pour eux, respire, sois heureuse pour tout ceux qui auraient aimé vivre et qui n’on pas eu ce privilège ! »


Votre Lili Rose, encore et toujours là ! La mauvaise herbe, c’est solide, non mais !

mardi 25 mai 2010

Mme Routèche, elle ne fume pas que de la nicotine...

Tout est à nouveau calme... La journée n'a pas épargné notre maison de retraite...
Tout d'abord, je vais vous conter l'histoire de jour. Certains ici la juge drôle, pour ma part, je la trouve plutôt effrayante.

C'était aux alentours de midi. On était tous en salle à manger sauf ceux qui mangent un plateau dans leur chambre, et l'entrée (carottes râpées) commençait à être servie. Comme d'habitude, madame Routèche, notre grosse fumeuse de 93 ans, fumait une cigarette dehors. Deux grands adolescent sont passés près d'elle et lui ont proposé de fumer une de leur cigarette. Mme Routèche a refusé, elle n'aime que les gauloises je crois. Ils l'on obligé à aspirer sur leur grosse cigarette à plusieurs reprises. Sophie qui descendait des étages est allée dehors voir ce qui se passait et les deux énergumènes ont pris la poudre d'escampette... En fait, il n'y avait pas que du tabac dans leur cigarette. Sylvie Routèche a d'abord beaucoup ri puis elle s'est sentie triste et mal. Elle « puait l'herbe » comme dit Bertrand. Comment des jeunes peuvent-ils faire cela? Déjà, qu'ils s'esquintent la santé c'est un monde, mais qu'en plus ils viennent abîmer celles des autres... Etrange attitude. Tom et Bertrand ont beaucoup ri devant l'état de la pauvre Sylvie. On voyait bien qu'ils tentaient de se retenir puis ils s'esclaffaient et s'en allaient dans une autre pièce avant de revenir. Sophie et la directrice, elles, n'ont absolument pas trouvé le spectacle comique.

Sans transition, Elsa ma dame de compagnie est venue me voir. J'ai eu le cœur fendu en la voyant arriver. Elle qui était si raffinée, qui prenait tant soin de sa toilette. J’ai vu une Elsa à l’abandon si je puis me permettre l’expression. Les joues creuses, les cheveux à peine coiffés, un vieux jean trop grand et une chemise débraillée. Elle s’est forcée à sourire et s’est assise. Je n’ai même pas demandé si son mari était revenu… Bien sur que non.

- Je suis si mal Lili…
- Je le vois madame de Dudicour.
- Il ne revient pas. Je crois bien que mon mari et parti pour de bon avec sa jeunette…33 ans de vie commune rayés si vite.

Pendant deux heures elle a pleuré et je lui ai dit combien elle était belle et combien la vie valait la peine qu’elle se relève. Je lui ai conseillé de faire 1000 activités pour oublier, aller au cinéma, nager à toute allure la brasse coulée, aller s’asseoir sur le banc d’un parc d’enfant et regarder, écouter les rires des petiots… et j’en passe. Je crois que ça lui a fait du bien de parler. Elle semblait aller un peu mieux en quittant ma chambre.

Toutefois, je le sais, contre les chagrins d’amour il n’y a que le temps qui vaille…Il atténue tout le temps, c’est un allier contre le malheur. Mais il faut s’allier de patience pour le voir bien fonctionner !

La journée ne fut donc pas très rigolote… Demain est un jour nouveau !

Votre Lili remonte moral… Copine d’une fumeuse d’herbe….

lundi 24 mai 2010

C'est Morphée la coupable!

J'ai pris des RTT! Deux jours sans allumer mon ordinateur! C'est bon pour mes yeux, mais j'avoue que cela me manquait de ne pas vous conter mes péripéties! Pour la première fois depuis mon arrivée, j'ai passé mon week-end à la maison de retraite! Je ne me suis pas ennuyée! Hier matin, la directrice est venue travailler... "La directrice un samedi" m'a dit Violette, "ça relève du miracle!" En fait, elle ne s'est toujours pas remise de sa robe tâchée. Elle a dès son arrivée convoqué Tom puis Bertrand et les a questionné en leur promettant une grosse récompense pour qui dénoncerait le coupable. La directrice est persuadée que c'est l'un des deux compères le coupable. Ils se sont mis d'accord pour dire que c'était Morphée. Morphée c'est la chienne de la maison, un adorable Bichon maltais! Et elle porte bien son nom car elle dort des heures et des heures quand elle ne se fait pas caresser! La directrice était hors d'elle! "Vous me prenez pour une idiote? Vous voulez me faire croire que c'est le chien qui a déposé un quartier d'orange sur ma chaise de bureau?" J'espère que jamais elle ne saura que c'est notre ami gobe papillon le coupable! En tout cas on ne le dénoncera pas.

Hier soir au restaurant japonais on s'est régalé de sushi avec Violette. Je dois avouer qu'on a eu un peu de mal à manger. Déjà qu'on mange longtemps d'habitude... Heureusement que ce n'était pas un plat chaud!Une crevette a fini par terre mais finalement on a pas si mal manié les baguettes que ça.

Hier, j'ai écrit six pages de roman.Je les ai travaillé et retravaillé alors que j'écris d'une traite sur mon blog! J'aimerais tellement qu'il soit publié et que vous le lisiez... Même si Coluche disait "On croit que les rêves, c'est fait pour se réaliser. C'est ça, le problème des rêves : c'est que c'est fait pour être rêvé." Soit.. le rêve deviendra peut-être réalité après avoir été intensément rêvé!

Sophie ne travaillait pas ce week end, mais j'ai hâte de savoir ou en est son histoire avec le médecin...

Enfin, Anna ma fille aînée vient me chercher vendredi prochain pour la fête des mères! Elle m'a dit que mes deux autres filles ne pourraient pas venir... Toutefois j'espère bien qu'elles me resèrvent une surprise comme elles savent si bien les faire! Et qu'elles seront toutes les trois réunies! J'espère aussi dépasser les milles visites avant dimanche pour déguster le champagne!

La dame de compagnie vient demain! Finalement je suis heureuse de la voir à présent!

1000 bises ensoleillées! Si cela ne tenait qu'à moi j'irais plonger dans une piscine... Il faudrait que j'achète un déambulateur en plastique qui ne rouille pas dans l'eau!

Votre déouvée Lili Rose!

vendredi 21 mai 2010

Y'a de la joie, bonjour bonjour les hirondelles

HUMMMMMMMMMMMMMMMM, il fait beau et une douce odeur d'été me chatouille les narines! Je suis aux anges parce que Sophie est venue ce matin. Elle souriait plus que de coutume. Vous savez, ce genre de sourire entier, irradiant... Je me suis dit... elle va me faire une confidence et je trépignais d'impatience... sur mon fauteuil roulant! Je devais être belle à voir!

- Tu m'as l'air bien heureuse Sophie, lui ai-je dis.
- Plus que cela Lili...

Et elle m'a raconter que la veille, elle était du soir, et elle est sortie de la maison de retraite vers 21h. Elle marchait qhand un homme l'a interpellé, avant de la rattraper en courant. C'était le médecin, notre médecin, le splendide petit médecin de la maison de retraite. Ils ont marché un bout de chemin ensemble. Il lui a pris la main. Elle s'est arrêté, l'a regardé et il l'a serré fort dans ses bras. Puis il est parti, aussi vite qu'il était venu. Donc vous comprendrez qu'aujourd'hui Sophie elle est dans un état second!

- Moi qui croyais qu'il avait un faible pour moi... j'ai dit!

On a rit. Elle n'en a parlé à personne. C'est vrai qu'ils travaillent tous les deux dans le même établissement... Je ne sais pas si c'est très recommandé mais de toute façon je suis sûre que dans une poignée de mois Sophie s'exilera pour rejoindre une école d'infirmière, alors!

C'est beau la fougue, l'amour, ces émotions des premiers instants. Tiens je les revivrais bien une fois! Je donnerais volontier tout(je n'ai pas une fortune non plus!) l'argent de mes deux comptes bancaires! Je ne suis absolument pas matérialiste. Mais c'est pas très sérieux quand même! Il faut bien payer la maison de retraite! Souvent je me demande, "que donnerais tu pour refaire ça ou ça?" C'est amusant!

Ce week-end, je commence mon roman, je suis toute excitée!Et j'ai ce luxe d'avoir un temps infini (enfin presque. Infini tant que je vivrais!)

Et demain soir, j'ai demandé à Sophie (qui ne pouvait rien refuser à personne vu son euphorie)de nous amener manger des sushi avec Violette!

J'ai plusieurs Monde de retard à lire cette après midi, confortablement installée dans mon lit! Je vous laisse sur un poème de Prévert... qui me donne, chaque fois que je me le récite, les mêmes frissons...

Barbara
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Épanouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t'ai croisée rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand même ce jour-là
N'oublie pas
Un homme sous un porche s'abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie épanouie
Et tu t'es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m'en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j'aime
Même si je ne les ai vus qu'une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s'aiment
Même si je ne les connais pas
Rappelle-toi Barbara
N'oublie pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur la mer
Sur l'arsenal
Sur le bateau d'Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n'est plus pareil et tout est abimé
C'est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n'est même plus l'orage
De fer d'acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l'eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rien.

Jacques Prévert, Paroles

jeudi 20 mai 2010

Un roman?

J'adore attendre que la maison de retraite soit silencieuse, que tous les résidents dorment... Pour m'abandonner au mon clavier. J'allume ma petite lampe de chevet et je suis avec vous! Aujourd'hui il ne s'est rien passé de particulier... il y a des jours comme ça! Alors j'ai eu le temps de réfléchir et je me suis dit que j'allais écrire un roman. Trouvez vous cela fou d'écrire un roman à 82 ans? Espérons que j'arrive à l'écrire jusqu'au bout! Dans ma vie, j'ai beaucoup écris d'articles de journaux. Mais écrire ne vraie histoire qui sort de mes tripes, ça jamais. Or vraiment, c'est dommage car j'ai une imagination débordante! Je pense toujours à des centaines de choses à la fois! Et je rêve sur mon fauteuil que je cours sur une plage bretonne, en plein été. Il n'y a que moi et la mer. Je vais me baigner et quand je ressors, surprise, il y a tous les gens que j'aime, souriants, les bras ouverts. On s'assoit mon petit fils joue du Brassens sur sa guitare, on allume un petit feu sur la plage et on mange des chamallow tout chaud!Vous voyez, pas besoin de voyager pour vivre des sensations de pur bonheur!

Mon roman j'y pense depuis mes 20 ans. J'ai l'histoire dans la tête. C'est drôle puisqu'elle est resté relativement identique depuis 60 ans!

Un internaute au joli prénom de Pierre m'a demandé de vous livrer mon repas préféré et sa recette... J'en ai tellement Pierre... Je vous prie de me laisser quelques jours pour que je vous livre vraiment de l'entrée au dessert ce que je préfère par dessus tout manger!

Ce week-end Hubert ne fait pas de voile et veut son Anna (ma fille) pour lui seul! Je reste donc à la maison de retraite. Je sens que Violette et moi on va bien en profiter!

Au lit vieille Lili! Et demain matin tu seras en pleine forme pour le dernier jour avant le week-end! Avant j'aimais ce jour annonciateur des congés hebdomadaire mais maintenant je suis toute la semaine en week-end..alors!

Votre éternelle Lili Rose

mercredi 19 mai 2010

Une psychologue frustrée...

Et voilà, une nouvelle journée d'achevée! J'ai croisé Gobe papillons ce matin qui a mis hier un quartier d'orange sur la chaise de la directrice qui s'est tâchée en s'asseyant dessus! Il m'a dit que récemment la directrice l'avait bousculé sans s'excuser et que non, c'est intolérable : "on ne bouscule pas M. Turin". Après l'avoir questionné sur sa vie (j'adore connaître la vie des autres), j'ai appris qu'il n'avait jamais travaillé, qu'il avait été rentier TOUTE sa vie... Il provient d'une famille extrêmement riche d'investisseurs immobiliers. Et quand j'ai appris cela, je me suis dit, et toi Lili Rose, tu aurais fait quoi si tu avais eu du temps et de l'argent à souhait? J'aurais écris un beau roman, plusieurs même, j'aurais fait vingt fois le tour du monde, à la voile, en vélo, à pied, en solex... J'aurais pris des photos, sans compter, car ma mémoire n'a jamais été aussi excellente que je l'aurai désiré..., j'aurais étudié la philosophie, la littérature, la psychologie, je serais devenue avocate bien sûr pour défendre la liberté d'expressions et les droits élémentaires dans chaque coin du monde... Mais voilà, mes parents étaient de petits agriculteurs normands... Alors je n'ai pas pu faire tout ça! Mais rien que de me l'imaginer, je voyage et j'ai le sourire!

Aujourd'hui Violette n'avait pas le moral. Une de ses petites filles a une tumeur au sein... La vie bascule du jour au lendemain pour certaines personnes, certaines familles... Il y a tellement d'injustice, d'incompréhension face à la maladie, aux accidents...J'ai demandé à Sophie de nous acheter nos madeleine, et comme elle pleurait (comme une madeleine) ces délices d'antan lui ont permis d'un peu noyer son chagrin. Elle m'a dit "Moi Lili je lui prends son cancer, ma vie elle est derrière, je suis un vieux bout qui ne sert plus à grand chose". Je lui ai pris la main et dans ma tête j'ai pensé à mes sept petits enfants en espèrant qu'ils soient tous en bonne santé, une bonne éternité.

En fin d'après midi j'ai regagné ma chambre et une jeune femme est venue. C'est la psychologue de l'établissement. Violette ne veut pas la voir, elle dit qu'elle n'a pas besoin de parler et de se faire analyser! Moi je trouve cela intéressant d'échanger avec une femme qui veut à tout prix savoir ce qui ne pas chez vous. Elle m'en a posé des questions et je peux vous dire qu'elle est repartie terriblement frustrée de chez moi... "Tout va bien madame Larete? Vous êtes sûre? Tout?" "Oui, désolée" je lui ai répondu , "tout va à merveille dans ma vie". Je ne lui ai pas dit surtout depuis que j'ai un blog!

Elle m'a dit à bientôt... La prochaine fois je trouverai bien un petit tracas pour qu'elle ai quelque chose à se mettre sous la dent!

Je vous embrasse affectueusement! Votre fidèle chroniqueuse, en direct de sa maison de retraite.

Lili Rose

mardi 18 mai 2010

Gobe papillons le héros!

Il est tard et je n’arrive pas à dormir alors, je prends l’ordi à défaut de prendre la plume ! Pour tout dire, jouons la carte de la transparence ( !), je me suis assoupie trois heures cette après-midi…ce qui n’aide absolument pas à trouver le sommeil.

Aujourd’hui fut une journée riche en émotions, comme je les aime ! Il y a d’abord eu la toilette de ce matin. Sophie l’aide soignant m’aidait. Nous avons parlé de son avenir, de son passé d’orpheline … Elle m’a avoué avoir déjà pensé de tenter le concours d’infirmière mais elle se disait toujours « ce n’est pas pour moi »… Ah ce maudit plafond de verre. Et elle m’a dit ensuite que mes encouragements, le fait que j’ai tout de suite cru en elle, tout ça lui a donné de l’espoir et une authentique motivation. Elle m’a dit qu’il y avait certaines écoles dont le concours d’entrée était en octobre et qu’elle allait s’inscrire. Qu’elle travaillerait sérieusement chaque soir. Elle souriait en m’annonçant cette si jolie nouvelle… Je l’accompagnerai de toutes mes petites forces de mamie octogénaire.

En fin de matinée, l’événement du siècle s’est produit… Eh oui messieurs dames, dans ma maison de retraite ! J’étais dans ma chambre et il y Tom un aide soignant qui se tordait de rire en courant dans mon couloir et en appelant Bertrand, son ami, un autre aide soignant. Il lui a raconté toute l’histoire devant ma porte … La directrice quand elle s’est assise dans son bureau, elle s’est relevée tout de suite en poussant un petit cri. Elle est sortie, en furie, en demandant à qui voulait l’entendre « Qui a mis un quartier d’orange sur ma chaise ? » La pauvre, sa robe étant beige, elle a du rentrer chez elle pour se changer. Elle a dit à son retour qu’elle trouverait le coupable coûte que coûte. Qu’elle convoquerait tout le personnel dans son bureau et qu’elle finirait bien par trouver des témoins. Avant que je ne m’endorme comme une masse cette après midi, Violette est venue dans ma chambre. Et elle m’a dit « Je sais qui c’est ! ». Elle a attendu cinq bonnes minutes avant de me le dire… Quand je lui ai dit que la beauté du secret dépendait de la personne à qui on le confiait… Elle ne pouvait plus résister :

- C’est M. Turin.
- Monsieur Turin ? Gobe papillons ?

Je précise que je l’appelle ainsi depuis qu’il a failli en avaler un papillon. Mais pourquoi il aurait fait cela à la directrice gobe papillons ? Violette m’a répondu qu’elle ne savait pas. Moi, ce qui m’impressionne c’est que gobe papillon est l’un des résidents qui marche le plus lentement (sans déambulateur par contre) de toute la maison de retraite. Alors il avait du bien prévoir son coup…attendre par exemple que la Directrice parte faire un grand tour dans les étages. En tout cas, chapeau bas M. Turin… Je lui dirai dès que je le croiserai !

Mes paumières tombent. Bonne journée à vous tous ! J’ai l’impression que plus on vieillit plus on prête attention à tout ce qui nous entoure. Vous les jeunes (les moins de 80 ans !) profitez de chaque moment heureux, du soleil qui vous éblouit, d’un rire d’enfant, d’une odeur délicate…Ah la vie, je recommencerai bien tiens !

Ma fille ne va pas en revenir, déjà plus de 600 visite... Il faut qu'elle mette le champagne au frais! Mais pour les 100 membres... Je suis loin du compte!

Votre Lili Rose, aujourd’hui, demain et j’espère après demain !