vendredi 21 mai 2010

Y'a de la joie, bonjour bonjour les hirondelles

HUMMMMMMMMMMMMMMMM, il fait beau et une douce odeur d'été me chatouille les narines! Je suis aux anges parce que Sophie est venue ce matin. Elle souriait plus que de coutume. Vous savez, ce genre de sourire entier, irradiant... Je me suis dit... elle va me faire une confidence et je trépignais d'impatience... sur mon fauteuil roulant! Je devais être belle à voir!

- Tu m'as l'air bien heureuse Sophie, lui ai-je dis.
- Plus que cela Lili...

Et elle m'a raconter que la veille, elle était du soir, et elle est sortie de la maison de retraite vers 21h. Elle marchait qhand un homme l'a interpellé, avant de la rattraper en courant. C'était le médecin, notre médecin, le splendide petit médecin de la maison de retraite. Ils ont marché un bout de chemin ensemble. Il lui a pris la main. Elle s'est arrêté, l'a regardé et il l'a serré fort dans ses bras. Puis il est parti, aussi vite qu'il était venu. Donc vous comprendrez qu'aujourd'hui Sophie elle est dans un état second!

- Moi qui croyais qu'il avait un faible pour moi... j'ai dit!

On a rit. Elle n'en a parlé à personne. C'est vrai qu'ils travaillent tous les deux dans le même établissement... Je ne sais pas si c'est très recommandé mais de toute façon je suis sûre que dans une poignée de mois Sophie s'exilera pour rejoindre une école d'infirmière, alors!

C'est beau la fougue, l'amour, ces émotions des premiers instants. Tiens je les revivrais bien une fois! Je donnerais volontier tout(je n'ai pas une fortune non plus!) l'argent de mes deux comptes bancaires! Je ne suis absolument pas matérialiste. Mais c'est pas très sérieux quand même! Il faut bien payer la maison de retraite! Souvent je me demande, "que donnerais tu pour refaire ça ou ça?" C'est amusant!

Ce week-end, je commence mon roman, je suis toute excitée!Et j'ai ce luxe d'avoir un temps infini (enfin presque. Infini tant que je vivrais!)

Et demain soir, j'ai demandé à Sophie (qui ne pouvait rien refuser à personne vu son euphorie)de nous amener manger des sushi avec Violette!

J'ai plusieurs Monde de retard à lire cette après midi, confortablement installée dans mon lit! Je vous laisse sur un poème de Prévert... qui me donne, chaque fois que je me le récite, les mêmes frissons...

Barbara
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Épanouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t'ai croisée rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand même ce jour-là
N'oublie pas
Un homme sous un porche s'abritait
Et il a crié ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie épanouie
Et tu t'es jetée dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m'en veux pas si je te tutoie
Je dis tu à tous ceux que j'aime
Même si je ne les ai vus qu'une seule fois
Je dis tu à tous ceux qui s'aiment
Même si je ne les connais pas
Rappelle-toi Barbara
N'oublie pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur la mer
Sur l'arsenal
Sur le bateau d'Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n'est plus pareil et tout est abimé
C'est une pluie de deuil terrible et désolée
Ce n'est même plus l'orage
De fer d'acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crèvent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l'eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin très loin de Brest
Dont il ne reste rien.

Jacques Prévert, Paroles

9 commentaires:

  1. C'est tout un Monde d'avoir plusieurs mondes en retard...!Bonne lecture et bon discernement pourvu que les idées soient claires car il y a de quoi "s'en-mêler" dans tous les paradoxes actuels.
    Heureusement Lili, les évènements croustillants de "la maison des changements d'activité" sont bien enracinés dans le moment présent...! Je te fais la bise!

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  2. Bonsoir Lili Rose!
    Alors, je viens de découvrir votre blog par hasard et, évidemment, j'ai tout lu sans m'arrêter.. Ca faisait longtemps que j'avais pas lu quelque chose comme ça! Vous écrivez avec un style assez incroyable, humour et pragmatisme, j'adore, tout simplement.
    À propos de ce post, que dire.. Moi aussi j'aime ce poème, même si je ne suis pas sûre d'avoir assez vécu pour vraiment le comprendre!
    Sinon, votre manière de vous exprimer me fait comprendre des choses assez difficiles à expliquer mais (je me relis, c'est confus : je crois que je suis en train de divaguer) c'est important que je vous le dise, je crois.
    En bref, vous pouvez compter sur moi pour les visites de votre blog, je serais au rendez-vous!
    Donc, à bientôt :)

    Eedjil

    PS : J'ai pris l'habitude de tutoyer tout le monde sur Internet, mais je me demande si c'est très approprié pour vous. :p

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  3. magnifique, émouvant, nostalgique. Merci

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  4. bravo lili rose pour votre bonne humeur tous les jours je lis votre histoire je vous trouve super je vous embrasse

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  5. Eedjil tu peux bien sur me tutoyer! Si si, je te rassure c'est approprié! Que tu aies mon blog d'une traite me remplie d'une joie explosive (je ne peux malheureusement plus sauter de joie au sens propre mais le coeur y est!).
    Merci Eric et merci Nicole!
    Et Marie-souris... quelle fidélité!

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  6. Bonjour Lili,
    Mais Sophie fait des heures sup' pour vous sortir le soir si j'ai bien compris !
    Quelle chance vous avez !
    Miss Cat

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  7. Oui Miss Cat, Sophie a accepté de nous amener et de nous ramner sur son temps libre! Adorable cette petite!

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  8. bonjour,je decouvre votre blog avec bonheur;celà me remplit d'optimisme de vous savoir si drole,joyeuse,appreciant chaque morceau de vie;merci de partager ces moments

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  9. Un jour, j'étais au lycée non pas dans un salle de classe mais dans la salle audiovisuel du lycée.
    C'est le genre de salle gigantesque qui nous pousse à nous éparpiller un peu partout pour faire des bêtises.
    Mais la professeur de français nous à rapidement remis sur le droit chemin.
    On étudiait quelques poèmes par ci par là, j'écoutais à peine & pourtant tout le monde sait que j'aime énormément les poèmes. ( En faite, j'ai une excuse je n'avais pas mon livre donc je ne pouvais pas suivre correctement ).
    Puis soudain, j'ai entendu ce poème sortir de sa bouche & là, toute mon attention était porter sur ce qu'elle racontait.
    A ce moment là j'ai voyagé, voyagé car je m'imaginais la scène de ce magnifique poème.
    Enfin soit dit en passant, il y a de l'amour dedans alors forcément ..

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