mardi 29 juin 2010

Plus de 4000 visites depuis la création de mon blog, au 10000 on fera la fête en famille!

Oh mes chers lecteurs, je suis navrée de moins vous écrire… Je suis prise dans un tourbillon mais je ne vous oublie pas et vraiment je continuerai de vous raconter ce qui ce passe à l’After Eight et dans ma vie même si ce n’est pas tous les jours ! Oh là là… C’était burlesque aujourd’hui ! Gobe Papillon (que j’apprécie beaucoup) a perdu son chéquier. Gobe Papillon c’est un petit vieux qui marche très lentement (à moins d’un kilomètre par heure je dirais !). C’est aussi l’homme qui a mis un quartier d’orange sur la chaise de la directrice à l’époque ou elle était peu aimable et qui lui a taché sa robe ! Je reprends donc, notre Gobe Papillon ne trouvait plus son carnet de chèque. Panique à bord de l’After Eight car ils étaient signés ces chèques. Comme il tremble beaucoup son petit frère les lui avait signé par avance (il en a légalement le droit je vous rassure !). On a remué sa chambre dans tous les sens. J’ai roulé avec ma chariotte dans toute la maison de retraite, à tous les étages les yeux rivés sur le sol… Mais absolument aucune trace de ce chéquier. Il est donc parti faire opposition au commissariat avec la directrice.

Ah avec Violette on a bien rit parce que Gobe Papillon quand il est stressé il tente de faire des mouvements rapides avec son corps mais il ressemble à un automate fou ! Et comme si cela ne suffisait pas, Tom l’aide soignant qui faisait le pitre dans le couloir, a renversé le chariot de ménage dont les sceaux étaient plein d’eau ! S’il y a des journées d’un calme quasi parfait, on peut dire qu’aujourd’hui la mer était déchainée !

Violette est un ange. Elle est venue me voir après le repas du midi dans ma chambre. Je m’apprêtais à aller voir mon Dandy. Elle m’a dit :

- Tiens Lili, mets-toi ça… C’est un parfum que j’ai concocté pour que Maurice aie envie de t’embrasser. Tu sentiras tellement bon qu’il voudra se rapprocher de toi, de poser son nez sur ta peau.

J’étais un peu gênée mais j’en ai mis une sacrée dose ! Et elle m’a dit spontanément qu’elle n’était pas devenue Nez du jour au lendemain. Plus de 10 ans il lui avait fallu avant d’être un « parfumeur d’élite » ! Les parfums c’est sa vie. Toute sa vie.

A mon Dandy en ce moment, je lui lis Belle du Seigneur d’Albert Cohen. Je le regarde souvent entre deux lignes pour observer son sourire, ses fossettes ou son air grave, pris dans l’histoire. Je l’aime. Et je suis heureuse de vivre ça, au soir de ma vie… Je suis portée par l’extraordinaire ! …

Ce week-end Anna vient me chercher ! Elle veut que je lui raconte tous les détails de mon idylle ! On n’est pas couchées !

Votre Lili, en apesanteur !

vendredi 25 juin 2010

Ca tourne dans la tête

J’ai honte, voilà, oui, j’aime et j’en oublie d’écrire à mes lecteurs, mon devoir quotidien passe à la trappe car mon Dandy occupe toutes mes pensées et beaucoup de mon temps. Entre nous c’est chaque jour plus beau. On se découvre on se rapproche, je le regarde et lui me prend souvent la main. Il me touche le visage aussi dès fois. Il me dit qu’il me voit dans sa tête et qu’il n’a jamais rien vu de si beau. Je rigole et lui dit qu’il exagère mais que voulez vous, l’amour rend aveugle !

Elsa et venu me voir mercredi. L’idylle continue avec son Pascal mais son mari est revenu la voir. Il lui a dit qu’il avait fait une erreur, que son aventure avec sa jeunette c’était du passé, et surtout que c’était l’erreur de sa vie. Il l’aimait elle et qu’elle. A mon avis les jeunes sont beaucoup plus enquiquinantes et exigeantes ! En tout cas Elsa me fait croire que tout va bien et que jamais elle ne retournera avec ce Goujat mais au fond d’elle je sens la faille, je sens qu’elle est déchirée…

Et jeudi devinez quoi, le mari est venu me voir. Je ne savais plus ou me mettre. C’est un bel homme très calme. Il s’est excusé de me déranger. Il m’a dit qu’avant leur rupture Elsa lui avait parlé de moi et qu’il l’avait suivi hier et vu sortir de la maison de retraite l’After Eight ! Il est mal. C’est terrible. Pire encore que l’état d’Elsa quand il l’a quitté. Je l’ai écouté. Que pouvais-je faire d’autre. J’ai beaucoup de mal à tolérer la tromperie… Mais je suis aussi vraiment sensible alors il ne m’a pas laissé indifférente… Je vais faire payer les consultations. Et ensuite je m’offrirai un beau voyage au bout du monde avec mon Dandy. Qu’en dites-vous. Je ‘men vais lui faire la lecture ! Il dit qu’il revit depuis que nous sommes ensemble. Et moi alors, j’ai envie de crier mon bonheur à la terre entière ! Je ne vous oublie pas, jamais, sachez-le.

Lili dont la tête tourne, l’amour, l’amour.

mardi 22 juin 2010

Au-dessus des nuages...

Par où commencer ? …

Le week-end fut agréable et dépaysant ! J’ai profité avec intensité de ma petite fille Camille qui a 23 ans ! On a parlé de tout et de rien et elle s’est confiée à moi, comme si j’avais son âge! Par contre, je n’ai pas reconnu Dénoline ma fille. J’ai l’impression qu’avec son mari Nicolas rien ne va plus. Ils se parlent à peine… J’ai même entendu que le ton montait dans la nuit de samedi à dimanche. J’en avais l’estomac tout retourné… Ce que vivent nos enfants, on le vit avec force et cela peut-être destructeur. Il faut absolument que j’appelle Dénoline cette semaine à une heure ou elle sera seule, pour en parler. J’espère qu’il n’y a pas d’histoire de tromperies…

Le point fort du week-end fut incontestablement le spectacle de natation synchronisée de Camille ! C’est majestueux. Elles été deux dans la grande piscine : Camille et Anaïs. Elles dansent ensemble depuis plus de dix ans. Leurs mouvements sont exécutés au centième de seconde près ! On dirait qu’elles ne font qu’une tellement elles sont synchronisée. Ce sont les starlettes de la ville, légitiment ! Pendant le spectacle, je me suis amusée à retenir ma respiration quand ma petite fille avait la tête sous l’eau… Je n’arrivais jamais à tenir aussi longtemps qu’elle et quand je reprenais mon souffle, bruyamment les gens me regardaient, mais c’était plus fort que moi. Et une fois lorsqu’elle est restée vraiment trop de temps j’ai eu envie de crier « Camille RESPIRE » !

Hier midi je suis rentrée à l’After Eight. Et comme je me l’étais promis, je suis allée dès 14 heures dans la chambre du Dandy. J’ai frappé.

- Oui ?

J’ai eu un mal fou à ouvrir et à entrer dans la chambre puis à refermer la porte (par mesure de discrétion !) Puis enfin, la peur au ventre j’ai ouvert la bouche… Pendant dix secondes tous les sons qui se bousculaient au portail de mes lèvres ne sortaient pas et enfin…

- Bonjour.
- Bonjour Madame. Que puis-je pour vous ?
- Je ne saurai vous le dire précisément…Je suis une voisine. J’ai 82 ans, je m’appelle Lili Rose. Et…Je voudrais vous connaître.
- Il va nous falloir du temps !
- J’ai un rendez-vous avec ma dame de compagnie demain, il faut absolument que je finisse Les Trois Sœurs de Tchékhov …Hum… Le reste de mon temps est libre. Vous pensez que cela pourrait suffire ?

Il a ri et il m’a posé des questions sur moi. Il m’a dit que plus il en saurait sur moi plus il m’en dirait sur lui. Je me suis dit que ca changeait de la dame de compagnie. (Elle se serait plutôt « Moins j’en sais sur vous et plus vous en saurez sur moi !) Je n’aurai jamais cru être amoureuse à mon âge. Je riais lorsque j’entendais que des couples se mariaient à 75 ans. Et bien je n’ai pas l’air fin aujourd’hui. Quand je m’adresse au Dandy, ma voix tremblote. Je parle plus fort pour cacher cette angoisse. J’ai envie de rire quand je me remémore la situation : une mamie en fauteuil roulant, plutôt bien potelée en face d’un grand homme svelte et aveugle ! Quelle rencontre. Après trois heures de discussion je me suis dit qu’il été temps de partir. Il m’a demandé alors que je tentais de sortir :

- Je vous vois demain ?
- Me voir je ne sais pas mais vous m’entendrez c’est sûr !


Violette m’attendait de pied ferme dans ma chambre.
- Alors ?

C’est vraiment une amie Violette. Elle s’enthousiasmait à chacune de mes paroles. Elle analysait tout. Et elle a conclu par :

- Lili, crois en une experte, cette première rencontre est très prometteuse !

Si Violette le dis alors…

Votre Lili Rose qui plane au-dessus des nuages…

jeudi 17 juin 2010

J'ose pas encore

Avant d’entrer dans les aventures qui jonchent la maison de retraite l’After eight, je fais un appel : maladroite mamie a supprimé un commentaire hier soir sans même avoir eu le temps de le lire… C’est tout moi ! Alors la personne qui ne voit pas son commentaire aujourd’hui affiché serait un ange de le renvoyer ! Ca ma travaillait une bonne partie de la nuit cette histoire !

Cette semaine Elsa n’est pas venue. Elle m’a appelée, gênée en me disant qu’elle été débordée, je lui ai dit que je comprenais parfaitement et qu’elle devait déguster chaque secondes amoureuses avec son Pascal car l’amour est un don du ciel qui n’est pas offert chaque jour ! Je sais de quoi je parle !


Je vous avez dit que ma petite fille Camille faisait de la natation synchronisée et qu’elle donnait un spectacle le week-end du 19 juin! Je suis invitée à aller la voir et Dénoline, ma fille, va venir me chercher à 15 heures... Je crapahute fesses sur ma chariote dans ce rude espace qu’est ma petite chambre. Faire sa valise… Tout un poème je vous assure. Et dire que je n’ai toujours pas de maillot de bain pour aller dans l’eau me faire enseigner la natation synchronisée par a petite fille ! Vous souriez en m’imaginant… Vous avez raison, il faudrait filmer la scène ! Je suis heureuse de revoir ma famille mais je ne serai pas malheureuse de rentrer lundi pour voir certes mes amis d’ici (Violette, Gobe papillons…) mais surtout pour revoir le Dandy Maurice. Je suis pétrifiée et je n’ose pas l’approcher. Alors ce week-end je prends des forces et c’est promis en début de semaine prochaine super LILI passe à l’action ! En espérant qu’une autre femme ne lui ai pas mis le grappin dessus ce week-end… Il y a 60 ans, fougueuse comme j’étais, je l’aurai déjà embrassé ce bonhomme ! (sachez toutefois que j’ai été toujours très fidèle aux 3 seuls hommes qui ont partagé successivement ma vie…)

Hier Bertrand qui en avait marre de voir les carreaux de la salle à manger pas complètement transparent est allé chercher l’escabot et s’est attelé à la tâche. Je ne vous raconte pas le burlesque de la scène. Bertrand on homme très costaud, sur un petit escabot, les fesses en arrière, la délicatesse d’une femme… Quand son ami Tom l’aide soignant passait devant lui, il s’esclaffait et repartait. Bertrand c’est un vrai maniaque, ce qui ne va pas sans déplaire aux agents d’entretien ! Ils travaillent dur à l’After Eight les agents d’entretien. Ils doivent laver plus d’une vingtaine de chambre entre 8h et 13h et souvent les filles me disent que lorsqu’elles sont de coupé, elles s’endorment durant toute leur pause avant de revenir. Et vraiment, pour la grande majorité, elles ne sont pas épaisses…

Je lis la Mouette de Tchékov actuellement. Il est bon cet auteur ! Je vais lire encore deux trois pièces de lui et je relirai ensuite Les mains sales de Sartre qui m’avait beaucoup plu il y a quelques années et qui me fait de l’œil depuis ma table de chevet !

Je vous embrasse toute avec l’affection d’une mamie, votre Lili Rose au crépuscule de sa vie mais pas de son énergie !

mercredi 16 juin 2010

Lili amoureuse?

Par ou commencer ? … Je ne sais pas !

Sophie et Arthur se sont fait convoquer ce matin par la directrice. Contrairement à ce que je croyais, elle a été très délicate. Elle leur a dit qu’ils avaient le droit d’être amoureux mais que cet amour ne pouvait s’afficher qu’en dehors de l’établissement. Ensuite, la voyant si bien lunée, Sophie lui a parlé de son désir de se présenter au concours d’infirmière et de son besoin de financement. La directrice n’a pas dit non. Elle verra Sophie ultérieurement pour s’entretenir sur ses motivations.

Venons-en à ma vie à présent. Hier j’étais tellement excitée que je n’ai même pas réussi à me concentrer pour écrire un billet. Ni à lire, à peine à manger… Je n’avais jamais songé à l’amour chez les plus de 80 ans !… Et pourtant, je vous assure, j’ai l’impression d’avoir à peine vingt ans. Il a une démarche indolente et si élégante. Des vêtements désuets. Ce nouvel arrivant me fait tourner la tête.

"Je ferai le tour du monde
Ça ne tournerait pas plus que ça
La terre n'est pas assez ronde
Pour m'étourdir autant que toi." Chantée par Piaf légèrement mieux que par moi!

Qu’il est beau. Violette et Gobe papillons sont allés collecter des informations et voilà ce que je sais : il a 89 ans, il est aveugle, il n’a pas de descendance et pour toute famille, il a un filleul. C’est un ancien diplomate qui a énormément voyagé. Violette, elle est allée le voir. Vous vous rendez compte le culot qu’elle a cette femme. Elle est entrée dans la chambre d’un inconnu avec une de ses créations. Elle lui a dit, « Tenez, je vous ai créé un parfum sur mesure » il a senti, ri et pris l’échantillon. Bien sur que ça lui a plu, Violette quand elle veut, elle fait mieux qu’Allure de Chanel ou que J’adore de Dior. Ensuite elle a parlé avec lui ou plutôt il a répondu à sa rafale de questions puis elle est venue me voir. Elle a commencé par dire, « Ne t’inquiète pas, je te le laisse ! ». Pour dire vrai, cela m’a rassuré. Ensuite elle s’est faite payer deux carrés de chocolats pour parler. Des gros carrés Côté d’or en plus… Maurice Léoia que je surnommerai de temps à autre le Dandy, mange à la table de Gobe papillon. Ce dernier était impressionné de voir que le Dandy, malgré sa cécité, en mettait moins à côté de son assiette que lui! Moi je le regarde de loin lorsqu’il est dans le salon ou durant les temps de repas. C’est pratique, il ne se doute de rien.
J’ai une furieuse envie d’aller dans sa chambre le voir mais je n’ose pas, véritable dilemme. Que pourrais-je bien lui dire ? Je suis pétrifiée. Je n’ai pas ressenti cela depuis des lustres ! Je m’en vais dormir… Et j’ai presque honte de vous lancer à la figure mes ressentis amoureux !

Votre Lili prise de vertiges d'amour...

lundi 14 juin 2010

J'adore la mer!

43 membres, chaque fois qu’il y en a un en plus, mon sourire monte jusqu’aux oreilles.

Il y a quatre choses qui me font un bien démesuré : être entourée de personnes chères, voyager, entendre le rire des enfants et, aller à la mer. Je suis allée mille et une fois m’asseoir sur un banc dans un parc dédié aux enfants. Et je les regardais jouer, courir, se taquiner, être téméraire, pleurer et rire. D’un rire cristallin, si agréable, une brise de diamants qui fait tout oublier. Je vous le conseille, sincèrement, allez y et savourez. Prenez un journal pour vous donner une mine occupée ! Ou criez une fois avec conviction : « Marie arrête d’embêter le petit garçon » comme ça tout le monde croira que vous avez un enfant ou un petit enfant qui joue dans le feu d’artifice de fougue!

Oh mais parlons la mer à présent. Avec Violette, nous avons quitté l’After Eight sous le soleil et surtout sous les regards jaloux de nos vieux camarades ! Arthur le médecin et Sophie m’ont installé dans une petite voiture, une Twingo rouge ! Après avoir lutté un quart d’heure pour faire rentrer mon corps imposant dans ce pot de yaourt, je me suis dit que je devrais peut-être réduire la dose de chocolat que je m’injecte dans l’arrière train quotidiennement ! Eh oui je suis lucide. Mes 55 kilos sont à des années lumières et voyez vous, cela me faire rire à présent ! Une autre option serait envisageable et plus pertinente pour facilité ma monter dans la voiture d’Arthur : qu’il en rachète une autrement plus spacieuse !

L’après midi de samedi fut… enchanteur ! On s’est promené sur la baie, on a mangé une grosse glace : j’ai pris un banana split et bien sur… J’ai fait tomber ma boule chocolat sur ma belle jupe jaune… la pauvre lingère…

On a parlé de choses et d’autres et cet entrecroisement de générations fut naturellement enrichissant. Qu’ils sont beaux nos deux tourtereaux ! Sophie appréhende une convocation de la directrice… Un baiser volé dans la chambre d’une vieille femme… Ca ne vaut pas un blâme tout même !

Le dimanche fut calme. J’ai lu mes mondes de retard et du Tchekhov (Oncle Vania !). Quant à mon roman, il avance à petite vitesse, aussi rapidement que lorsque je marche avec mon déambulateur… Je vous laisse imaginer !

Je vais être franche… J’ai beaucoup de mal à écrire ce billet. Mon esprit est ailleurs… Je ne cesse de penser au nouvel arrivant à l’After Eight. Ce monsieur si élégant ! Si différent ! Il me trotte dans la tête. Il faut que j’en sache plus sur son compte. C’est mon objectif de la semaine… Et bien sur je vous livrerai tout. Quelle chance inouïe j’ai que des dizaines de pairs d’yeux se posent sur ce lignes. Merci.

Lili Rose

vendredi 11 juin 2010

Quand la directrice se croit tout permis…

Je suis en état de choc…Hier après midi je lisais des poèmes de Victor Hugo en me disant que le talent littéraire était vraiment parcimonieusement offerts aux hommes… Quand Sophie est venue me rendre une amicale visite. Lorsque Sophie vient cinq minutes, ça équivaut pour moi à un bain de soleil de deux heures ! Et je n’exagère pas. Nous parlions et elle m’a proposé de m’amener à la mer demain avec Violette et son amour de médecin, Arthur ! J’ai pris un agenda quasiment vide, j’ai fait mine de regarder puis je lui ai dit :

- Eh bien Sophie, on peut dire que tu as de la chance je suis justement libre samedi après midi !

Elle a rit et comble de la joie, Arthur, son Prince, est entré et l’a serré dans ses bras. Je contemplais, béate, le spectacle quand quelqu’un a frappé et sans même que je réponde, la directrice a déboulé dans ma chambre, soit disant pour prendre de mes nouvelles… C’est bien la première fois qu’elle s’inquiète pour moi jusqu’à venir à mon étage ! Toujours est-il que les deux tourtereaux étaient blottis dans les bras l’un de l’autre… La surprise a fait qu’ils se sont reculés. La directrice les a regardé sans dire mot… Comme si elle se doutait de leur relation. Après s’être rapidement informé sur ma santé et mon moral elle a tourné les talons. J’ai presque crié :

- Madame la directrice ?
- Oui
- Il me semble je qui suis ici à mon domicile (j’ai appuyé sur ce mot) juridiquement du moins, n’est-ce pas ?
- Oui tout à fait.
- Alors à l’avenir, j’aimerais que vous attendiez que je réponde oui ou non avant d’entrer.
- Vous avez raison, je vous prie d’accepter mes excuses.

Ellest restée plantée trente seconde au moins dans le silence et je suis restée de marbre. Enfin elle est partie. Non mais ! Pour l’instant elle n’a convoqué ni Sophie, ni Arthur… Que nous prépare t-elle ? C’est la grande surprise. Si elle utilise les grands moyens, moi aussi je vais les utiliser. Je sortirais l’artillerie. J’irais chercher notre téméraire gobe papillons pour qu’il la rende folle. Oh que j’aimerais avoir une directrice dynamique, pleines d’idées, d’humanité, de justice !

La chambre du grand-père décédé cette semaine est déjà remplacée. C’est un commerce qui fonctionne bien : les maisons de retraite. Ou plutôt les EHPAD… Ce barbarisme qui signifie établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendante…On donne ce nom nouveau parce que les maisons de retraite sont aujourd’hui pour la plus part médicalisée. Moi je ne suis dépendante qu’au chocolat. J’avais deux tablettes quand j’ai commencé à écrire ce billet, il ne m’en reste plus qu’une…(j’ai mangé la Côte d’or chocolat au lait parsemé de noisettes). Il faut bien mourir de quelque chose ! Moi ce sera d’une hyperchocolatite ! D’ailleurs je mange beaucoup de chocolat depuis que je suis à l’After Eight ! Ca me rappelle la période ou j’étais enceinte de Natacha. Comme mon col était dilatée j’ai du rester quatre mois allongée pour ne pas vivre un accouchement prématuré et là ; vraiment, j’en ai mangé des tablettes ! C’est peut-être pour cela que Natache mange beaucoup plus de chocolat que ses sœurs ! Sauf qu’à l’époque, lorsque j’ai accouché je me suis vengée de mon inactivité prolongée sur le sport, j’ai nagé, escaladé, pédalé et j’ai retrouvé ma ligne en moins de six mois. Alors qu’aujourd’hui j’ai un mal fou à marcher et je pourrais au mieux avoir de beaux bras musclés… si je participais aux jeux paralympiques d’athlétisme séniors… !

Oh je me suis vertigineusement éloignée du sujet que je voulais aborder ! Je disais que la chambre vide était occupée à nouveau et que l’homme qui en a pris possession est d’une grande élégance. Il donne l’image d’un « papi dandy ». Je l’ai croisé dans le couloir ce matin. Deux hommes l’entouraient et lui portaient quelques petits meubles et une grosse valise. Il marche plutôt bien ce monsieur. Je ne sais pas pourquoi il ne reste pas à domicile ? Peut-être qu’il n’a pas de famille… En tout cas il m’intrigue et j’ai hâte d’en savoir plus à son sujet. Sauf s’il est comme le Général, et qu’il a des idées rétrogrades et ultraconservatrices…

Vivement la mer demain ! Peut-être que les amoureux se baigneront. Je crois que c’est rare que des employés de maison de retraite accordent de leur temps libre à des résidents. Mais c’est une preuve extraordinaire d’amour.


A très vite pour vous conter mon week-end ! Lili Rose, en grande forme !

mercredi 9 juin 2010

Et Elsa reprit goût à la vie....

C’est toujours pareil quand on sort de chez le coiffeur… On n’arrive jamais à refaire aussi bien le lendemain, ni les jours suivants d’ailleurs! … Ce matin, mes cheveux étaient vraiment en bataille !… Heureusement, Sophie est venue me sauver, un peigne, un peu d’eau et le tour était joué !

Cette nuit, il y a eu un décès. Le premier depuis mon arrivée. C’est un monsieur de 91 ans, sont cœur s’est arrêté de battre dans la nuit. On est si peu de chose. Le cœur s’arrête et tout est fini. J’en frissonne. Mais je garde mon humeur souriante. C’est le meilleur moyen de lutter contre les drames que la vie nous réserve.

Pendant que j’y pense, mes compteurs débloquaient totalement je les ai donc supprimés. Mais heureusement j’avais réussi à installer ce merveilleux outils nommé google analytics qui est très complet et qui me donne des chiffres bien plus favorables que mes anciens compteurs ! Je vous donnerai régulièrement le nombre des visites si vous voulez !

La matinée fut calme. L’animatrice qui vient souvent l’après-midi est exceptionnellement venue ce matin et nous a fait chanter. Je dois avouer que je ne chante pas toujours juste mais là vraiment j’ai trouvé bien pire que moi. Gobe papillon par exemple est une vraie catastrophe (ou une casserole si vous préférez !). D’une part il chante aussi vite qu’il marche à savoir très très lentement (il était toujours en retard d’une phrase) et d’autre part il a chanté faux de A à Z ! J’avais du mal à réprimer un fou rire! Mais comme la moquerie est une vilaine chose et que j’apprécie gobe papillon notamment pour le quartier d’orange sur la chaise de la directrice… J’ai crispé mes lèvres fortement pendant plus d’une heure !

Cette après midi, Elsa, la dame de compagnie, a frappé à ma porte.

- Oui, oui, qui que vous soyez, entrez, j’ai dit !

Et quand j’ai vu Elsa je me suis pincée pour me dire que je ne rêvais pas. C’était l’Elsa d’avant. D’une grande élégance, avec un sourire en coin, maquillée à la perfection, tirée à quatre épingles et délicatement parfumée. J’ai tout de suite pensé « soit son mari est revenu, soit elle a rencontré un autre homme ».

- Bonjour Lili, m’a-t-elle lancé d’une voix enjouée.
- Eh bien Elsa, quel tonus ! Grand bonjour à vous !

Effectivement, un homme était la raison de cette gaîté nouvelle ! Un ami d’enfance qu’elle avait recroisé tout à fait par hasard à la bibliothèque. Elle ne m’a pas parlé une seule fois de son mari. Pendant deux heures, il n’y en avait que pour son Pascal. J’ai pu articuler quelques phrases, environ 6 minutes et 23 secondes pour lui donner des conseils, pas beaucoup plus : « Profitez d’abord de cette phase de séduction sans précipiter la relation. C’est tellement bon d’avoir des fourmis dans le ventre, de sentir son cœur taper violement avant de revoir l’être désiré… » Des banalités en somme !

Elle m’a promis de me prévenir s’il se passait quelque chose ! Mais en tout cas, quelle grande joie de la voir revivre ! En fait, je crois que j’aime voir les gens heureux. Et s’il y avait un métier qui était dédié à cette tâche, je l’aurai exercé avec force et persévérance ! Sans congé !

Lorsqu’Elsa m’a lâchement pour son thé avec Pascal, Dénoline ma fille m’a appelée… Ma petite fille Camille fait de la natation synchronisée et elle donne un spectacle le week-end du 19 juin! Je suis invitée à aller la voir ! Vous pensez bien, je ne vais pas manquez cette occasion ! Dénoline, ma fille, va venir me chercher. Plus de trois heures de route pour un week-end en famille! Quelle joie. Camille est vraiment très douée. Elle a d’ailleurs participé plusieurs fois au championnat de France. Par contre ce week-end je reste à l’After Eight ! Il faut bien laisser respirer Anna. Et puis, Violette, je n’aime pas bien la laisser seule !

Pour conclure voici un extrait du fameux article du quotidien Ouest-France qui m’érige en véritable star !

http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Lili-Rose-la-blogueuse-qui-fait-rever-nos-aines-_22051-avd-20100605-58366331_actuLocale.Htm (merci Cyrielle!).


Humoristiquement votre… Lili Rose !

mardi 8 juin 2010

La maison de retraite buissonière!

J’ai honte, j’ai honte, j’ai honte… Eh oui hier lundi, figurez-vous que j’ai fait la maison de retraite buissonnière ! Je vous explique ! Le week-end auprès d’Anna fut un bijou. J’ai lu, on a beaucoup parlé, je voyais bien d’ailleurs que ça agaçait Hubert son mari. Cela m’amusé de le voir jaloux alors je m’accaparais ma fille un peu plus encore. Comment peut-on être jaloux d’une mère ?

J’avoue… que le dimanche midi je n’étais pas particulièrement pressée de quitter ma fille tant et si bien que j’ai simulé une migraine. Je dois être une bonne comédienne puisque qu’Anna a préféré me garder une nuit en observation et ne m’a ramené que le lundi soir après le diner. Si vous aviez vu la tête d’Hubert, il me fusillait du regard ! J’ai honte. Mais je voulais simplement rester une ou deux heures de plus, pas une nuit et une journée ! Enfin je ne m’en plains pas ! Avant d’aborder mes péripéties du jour, je voulais vous décrire notre repas de samedi soir. Anna me demande toujours de composer mes menus. Nous allons ensuite au marché, elle pousse ma chariote (fauteuil roulant) tant bien que mal entre les stands et on s’approvisionne ! Revenons à nos moutons… Samedi soir donc, nous avons mangé en entrée des bouchés martines (on appelle comme ça dans la famille). Ce sont des petites boules de pates feuilletés fourrées de sauce béchamel, de jambon, de champignon et d’un peu de gruyère. Ensuite, place au saumon sauce crevettes accompagné d’un délicieux riz…Et cerise sur le gâteau, en dessert, oh oh oh, que je l’aime ce dessert, on a dévoré un énorme gâteau autrichien aux abricots, hum… mon préféré !

Violette est venue me voir mardi matin tôt pour savoir si tout allait bien. Qu’est ce que ça m’a bien touché. Il n’y a pas d’âge pour créer des amitiés. Madame Routèche la fumeuse et Gobe papillons sont aussi passés dans ma chambre et j’avoue que toutes ces visites ne m’ont pas déplu ! L’après midi, le coiffeur est venu à l’After Eight (nom que je donne à ma maison de retraite !) et comme une octogénaire s’était désistée, j’ai pris sa place ! Violette est passée avant moi. Elle avait des cheveux blancs qui lui tombaient sur les épaules. Je l’ai accompagné. Elle m’a confié que ça faisait deux ans que personne n’avait touché ses cheveux. Le coiffeur est un grand homme d’une trentaine d’année, aux cheveux très brun, plein de gel et à la voix efféminée ! Il m’a tout de suite semblé sympathique !

- Comment je vous coiffe ma petite dame ?
- Rajeunissez-moi ! Elle a répondu Violette !

Et bien ça pour la rajeunir, il l’a rajeuni. Il lui a teint les cheveux en blond vénitien et lui a fait une coupe courte très « branchée » comme diraient mes petits enfants ! A la fin, Violette se reconnaissait à peine. Elle n’était pas rassurée. Alors, en tant que bonne copine, j’ai dit au coiffeur :

- Auriez-vous l’extrême gentillesse de me faire la même chose s’il vous plait.
- Et une deuxième coupe « jeuns » (je crois que c’est ce qu’il a dit ?), une !

J’avoue que moi qui aimais les coupes traditionnelles, avec la mise en plis… Sylvain le coiffeur, il a plutôt révolutionné ma tête ! Il ne nous manque plus qu’un lifting à Violette et à moi, pour paraître … 30 ans de moins !

Ensuite notre animatrice Laure a joué du piano, des airs classiques connus puis de l’improvisation de jazz et nous, on se pavanait dans le salon et à travers les couloirs avec notre nouvelle coupe ! Franchement, la coiffure, ça change une femme !

Hormis cela, rien de particulier à signaler sauf que la pauvre Arlette, la diabétique qui mange à ma table tous les jours, elle a mangé en cachette des pâtisseries apportées par sa petite fille. Légèrement trop d’ailleurs puisqu’elle a perdu connaissance dans sa chambre. Heureusement, le beau médecin était dans l’établissement et je pense qu’elle a été très bien prise en charge…Bertrand l’aide soignant m’a confié qu’elle allé mieux. Ouf. Aujourd’hui, Sophie et le médecin ne sont venus s’échanger un seul baiser volé dans ma chambre! Un record.

Quand j'ai ouvert ma boîte mail aujourd'hui, en plus des messages musicaux de Jean-Pierre, une charmante lectrice m'avait envoyé un article de Ouest France qui ne parlait... Que de moi et dont le titre est évocateur "Lili Rose, la bloggeuse qui fait rêver nos aînés"! Dessus on n'y voit Maud la jeune animatrice de la maison de retraite de Jugon-les-lacs, devant un ordinateur, entourés de résidents (d'une grande majorité de femmes d'ailleurs)! C'est agréable de voir enfin des visages de lecteurs! Merci à vous. Et cet article, je suis confuse, il est si élogieux et bienveillant! J'aimerais le mettre sur mon blog mais je ne sais pas du tout comment faire... Si quelqu'un peut m'aider ce ne serait pas de refus!

Je suis bien heureuse d’avoir 40 membres… épatées même d’en avoir autant ! Merci.

A demain, normalement ma dame de compagnie viendra afin que, comme chaque semaine, je lui tienne, compagnie !

Votre dévouée Lili Rose

vendredi 4 juin 2010

A l'After Eight!

Une petite brise fraîche; passe par la fenêtre, … le soleil l’a épargné…

Ce matin j’ai reçu un colis de Dénoline. Comme je le lui avais demandé elle est passé chez moi (dans ma maison que je n’occupe plus !) et elle m’a envoyé quelques livres. J’ai un rapport particulier au papier. Je ne pourrais jamais lire un livre entier sur un écran (sauf mon roman par obligation !). Et si je comprends bien les livres numériques vont bientôt envahir le monde !

Avoir sa librairie à soi… voilà quelques chose qui m’aurait plus. Une vieille librairie avec de la moquette rouge beaucoup de bois et des petites échelles pour accéder au sommet des étagères !

Deux proposition pour rebaptiser ma maison de retraite me sont parvenues. Je les trouve rigolotes ! La première c’est « La caserne » à cause du Général ! C’est vrai, quand j’y pense que notre vie est très structurée ici, au millimètre près si j’ose dire. 8h00-8h30 : Petit déjeuner en chambre. Puis les aides soignantes s’occupent de la valses des toilettes et courent dans tous les sens. Entre temps il y a la femme de ménage qui passe changer les draps quand ils sont sales et laver la chambre puis à 12h on mange. L’après midi est généralement plus calme puis à 19 heures on dîne ! (le premier service réservé à ceux qui ne peuvent pas manger seuls dînent avant nous à 18h30). Et enfin vient le coucher. A 21 heures normalement tous les résidents sont dans leurs chambres et les veilleurs de nuit arrivent ! Voilà l’emploi du temps ! L’autre proposition de nom est : « After Eight », parce que c’est vrai que j’écris souvent le soir quand l’extinction des feux a sonné ! Et que je vous livre le côté chocolaté de la maison de retraite ! Comme je suis en froid avec le Général macho, mon cœur penche dangereusement pour l’After Eight !

Je reviens à mes moutons ! Le colis de ma fille Dénoline contenaient quelques livres que j’aime particulièrement tel que l’Etranger et La Peste de Camus, Belle du Seigneur de Cohen, Gargantua de Rabelais.. Et en feuilletant les pages de ce délicieux Gargantua, une feuille jaunie par les année est tombée au sol. J’ai du appeler Bertrand l’aide soignant pour qu’il me l’a donne. C’était une lettre de Maurice, mon premier amour, mon premier compagnon, le père d’Anna. Il m’avait griffonné ces mots après notre première rencontre. Le passé vous rattrape souvent…

« Un tourbillon violent a bouleversé ma vie. Rire éclatant, furieuse beauté, un genou devant toi je plie, pour l’éternité je te suis acquis. Première rencontre, magie figée, et je succombe, succombe, succombe, ou se cache donc ma fierté ? »

Il y a tellement de personne qui se cachent leur amour, qui n’osent pas se l’avouer et qui passe à côté d’histoires merveilleuses. J’ai toujours aimé les gens francs, sans peur, chevaleresque pour ainsi dire !

Violette est venu ce matin et on a ergoté. Elle est vraiment seule cette femme, c’est injuste. Son fils vient la voir deux ou trois fois par an seulement…Et ses deux petites filles ont des vies bien remplies (une a un cancer..). Elle m’a dit qu’il fallait que je lise « Le Parfum » de Patrick Süskind absolument, que c’était sa bible et qu’elle pouvait me citer des passages entier par cœur tellement elle l’avait lu ! Elle s’est mise à me réciter des passages… que j’ai déjà oublié d’ailleurs ! Je me souviens juste d’un phrase : « Qui maîtrisait les odeurs, maîtrisait le cœur de l’humanité. »

- Et tu en penses quoi des odeurs ici ? Je lui ai demandé.
- Ici ça sent pas le cœur de l’humanité mes ses fesses ! Elle a répondu.

Ca doit être dure pour un Nez d’être entouré de certaines personnes incontinentes ou qui font caca partout… Une femme de ménage m’a dit qu’elle avait retrouvé du caca dans le tiroir de Léopold et qu’une fois il avait même fait ses excréments dans le pichet en plastique qu’on a dans les chambre…

Quelle bout de femme quand même cette Violette ! Si on s’était rencontrée cinquante an plus tôt, on en aurait fait les 400 coups ! Une chose est sûre, jamais je n’aurais écrit un Blog si j’était restée chez moi. Ici, il y a environ mille choses à raconter !

Je vais déjà finir mon billet sur l’histoire drôle du jour car dans deux heures Anna arrive ! Ce matin Morphée la chienne de l’institution a fait un caca (décidément c’est un billet scatologique aujourd’hui j’en suis navrée !) devant l’After Eight (ma maison de retraite pour ceux qui n’ont pas suivi !). Personne n’avait eu le temps de nettoyer quand la directrice, pressée, a marché dessus. Madame Routèche, qui comme d’habitude fumait sa cigarette, a dit très sérieusement « C’est pas grave, c’est le pied gauche, ça porte bonheur ! ». Elle est vraiment superstitieuse cette Madame Routèche, c’est le moins qu’on puisse dire ! La directrice un peu moins parce qu’elle n’était pas contente. La vie s’arrange pour qu’une justice se fasse… La directrice est peu aimable et en retour il ne lui arrive pas que des bonnes choses !


MERVEILLEUX WEEK-END à TOUS !

Votre Lili Rose ! Comme mon compteur est cassé j’indiquerais lorsque j’y penserai le nombre visite que m’indique mon compteur de Google analytics qui est lui vraiment fiable !

2076 visite depuis le 9 mai ! Pas mal non ?

mercredi 2 juin 2010

Les amoureux qui s'bécotent dans ma chambre!

Ah enfin le soleil revient et déjà la nuit tombe… Espérons que demain aussi il fasse beau ! Je ne dirais quand même pas que le soleil conditionne mon bonheur mais presque ! C’est vrai, je renais au printemps !


Je n’en reviens pas… Maud, une animatrice de 30 ans, qui lit mes billets aux résidents de sa maison de retraite voit une journaliste demain (de Ouest France en plus) .. Qui va faire un article dont je serai la protagoniste si j’ai bien compris… Waouh ! Ça pour une nouvelle ! J’en profite pour saluer tous les résidents de toutes le maisons de retraite de France et d’ailleurs ! Je ferme la parenthèse et « rebascule » sur ma maison de retraite à laquelle j’aimerais donner un nom. Je ne veux pas reprendre le vrai nom car on trouverait facilement ou je réside et j’ai promis à mes filles de garder l’anonymat, d’autant plus qu’en restant discrète je peux parler librement de tout ceux qui m’entourent (de Sophie à la directrice en passant par le Général !). Pourriez vous m’aider à rebaptiser ma maison de retraite ? Avez-vous des idées ?

Ce matin je lisais le journal quand Sophie est arrivée pour m’aider à me doucher… opération périlleuse qui pourrait durer des heures si personne ne me faisait mon shampoing ou m’aidait à me relever de ma chaise(en plastique spéciale douche !) une fois la toilette terminée ! Nous bavardions donc avec Sophie quand on a frappé à la porte. J’ai dit OUI bien fort et le médecin est entré ! Je ne vous raconte pas… Comme je suis la seule au courant de leur idylle, ils en ont profité pour s’embrasser et se serrer dans les bras ! Ça m’a bien fait rire. Sophie m’a regardé gênée… je lui ai lancé :

- Je veux bien que votre planque soit dans ma chambre mais je demande une rémunération…
- Laquelle ? M’a demandé le docteur.
- Je veux aussi être embrassée fougueusement !

Ils ont ri. Moi aussi, bien sur je n’étais pas sérieuse. Mais si j’avais eu 60 ans de mois (environ !) il n’aurait pas rit le médecin, je vous assure, parce qu’on me disait souvent que j’étais une belle femme. Aujourd’hui, j’admets, je suis une jolie mamie avec de bonnes joues bien pleines (comme mes fesses qui sont bien dodues) ! Il y a un avantage à grossir, c’est qu’on prend de la poitrine. Je suis passée d’un petit C à un gros E ! Enfin, j’arrête de parler de mon intimité de mamie ! Qu’est-ce que vous allez penser de moi sinon ?

En début d’après midi, Elsa et venue me voir. Sa mine était meilleure que la dernière fois. Ouf, cela m’a rassurée.

- Vous ne savez pas la meilleure ? Je l’ai croisé avec sa minette, en pleine rue. Ils étaient en train de rire aux éclats, il l’a tenait pas la taille. Je me suis arrêtée nette. Mes jambes se dérobaient sous moi et puis ils ont tourné rapidement. Je n’ai pas eu à endurer le supplice de les croiser… Des fois j’ai envie de déménager. Qu’est-ce qui me retient ici ?
- Moi …

Je lui ai dit cela sans grande conviction et on a souri. Je me dit que j’ai beaucoup de chance. Certes j’ai perdu les trois hommes de ma vie mais jamais je ne me suis fait trahir ou quitter par eux. (trahir… vous pourriez me dire qu’on en est jamais sûre mais j’en suis convaincue). C’est dingue. La vie peut basculer d’une seconde à l’autre. On vous quitte, quelqu’un meurt et voilà… c’est la détresse qui vous hante. Il faut alors se relever. Reprendre goût à la vie. J’espère qu’Elsa se relèvera vite. Avant de partir elle m’a offert des After Eight… Je les adore ces chocolats ! Ce soir mes filles et mes petits enfants me manquent. C’est vrai que je pourrais vivre chez eux si on faisait quelques aménagements. Mais la roue tourne et je veux les laisser vivre leur vie sans être un poids. Ce blog c’est un peu pour leur montrer que je vais bien et que je suis heureuse malgré tout ! Souvent les familles de résidents culpabilisent. Cela me tuerait que ma famille culpabilisent.

D’autant plus qu’ils sont au petit soin . D’ailleurs Anna vient me chercher ce week-end. Encore.
Une petite citation avant de vous quitter pour Morphée :
« Quand je suis triste, je pense à vous, comme l'hiver on pense au soleil, et quand je suis gai, je pense à vous, comme en plein soleil on pense à l'ombre. » Victor Hugo

Chers amis et chères amies, baisers au goût d’After Eight ! Moi aussi je pense à vous. Je me dis souvent tient, qui me lis ? Comment réagissent ils devant leurs écrans ? Parlent ils de moi ? Des fois j’ai l’impression que c’est un rêve, que ça me dépasse. Ah la la… c’est une vieille qui dit merci à internet.

A demain. Votre Lili Rose.

Au fait, j’ai l’impression que mon compteur est cassé.. Je ne vois plus combien j’ai de visiteurs. Vous voyez-vous ? Heureusement j’ai installé google analytics sur les conseils de Camille en même temps que les autres compteurs !

mardi 1 juin 2010

Les psys sont-ils bien dans leur peau?

Je déteste la directrice ! Elle ne sourit jamais, elle semble toujours triste, elle est sévère comme un instituteur du début du 20ème … Moi si j’étais directrice je donnerais une âme à ma maison ! J’apporterais toute la bonne humeur du monde. Je serais joviale et vivante. Je serais également juste et ferme si nécessaire. La psychologue c’est elle qu’elle devrait allez voir plutôt que moi ! En parlant de psy, elle est revenue ce matin. Ça a du la travailler ce que je lui ai dit la semaine dernière ! Elle est venue avec plein de note, la démarche mal assurée…

- Bonjour madame Larete ! Je peux m’asseoir ?
- Faites mon enfant ! Je lui ai dit !

Et elle m’a posé des questions précises pour approfondir certains points abordé la semaine dernière… Je n’en avais pas très envie d’autant que j’avais souvent exagérée les choses pour lui faire plaisir alors, j’ai retourné la tendance. Je me suis mis à lui poser des questions et elle m’a parlé d’elle. Je parlais un peu de moi puis elle parlait beaucoup d’elle et ce fut très bien comme ça. Mon ancienne expérience de journaliste a payé. Je sais poser les bonnes questions, en venir ou je veux quand je le souhaite ! La psy donc est une femme de 28 ans, très brune, mail dans sa peau, célibataire, un peu forte et avec des boutons sur le visage. Il y en a qui disent que ceux qui vont en fac de spychologie ont un problème à régler et qu'ils pensent le résoudre à force de lectures universitaires!


Ma petite Sophie m’a aidé à faire ma toilette ce matin. Elle est toujours sur son petit nuage. Amoureuse du beau médecin… Elle m’a dit que c’était dur de maintenir le secret. De la croiser presque tous les jours et de ne pas l’embrasser, de lui sourire à peine, de ne pas lui susurrer des mots d’amour à l’oreille… Mais le soir, elle lui sautait dans les bras. Il parle de chercher un travail ailleurs pour simplifier les choses... On perdra un super médecin mais j'accepte de me sacrifier pour ma Sophie et leur amour!

Cette après midi j’ai poursuivi un peu mon roman. Toutefois, je n'avance pas plus vite qu’un escargot qui a une entorse au dos car je veux qu’ils soient tellement bien ce livre, que je le lis relis rerelis et rererelis pour l’épurer et le rendre vraiment merveilleux ! Il ne faudrait pas que j’écrive une seule page par mois parce que mine de rien, je n’ai plus toute la vie devant moi !

Cette après midi Violette est venue me voir et je lui ai fait sentir Allure de Chanel. Elle a disparu et elle est revenue une heure plus tard. Elle m’a dit sens… Et la vraiment, j’ai été impressionnée… Ça sentait presque comme Allure, à peu de chose près ! Elle m’a dit « tu comprends je ne peux pas faire l’identique parce que ici je n’ai pas tout mon matériel… » il y en a qui ont vraiment des dons et j’ai une chance inouïe d’être dans la même maison que Violette ce grand NEZ (en plus c’est vrai elle a un grand nez, bien imposant !).
Et vous, vous en avez des dons? Des petits, des grands, des drôles? Dites les moi!
Moi j'ai LES donc (!) d'oublier souvent les choses, tellement je suis tête en l'air, et plus sérieusement, lorsque je referme un livre que j'ai terminé je peux retrouver les pages correspondants aux passages que je veux relire... à une ou deux pages près!

Voilà! Voilà! Vivement le beau temps que j'aille me promener (enfin rouler en chariotte) au soleil!

VOTRE LILIIIIIIII ROSE!