lundi 17 mai 2010

Les jolies colonies de vacances… des p’tits papis, des p’tites mamies, …tous les ans, je voudrais que ça r'commence You kaïdi aïdi aïda

Me voici à présent rentrée ! Que de choses à raconter ! Je vais me limiter, comme de coutume, aux plus rigolotes, car il est si bon de rire ! Nous étions donc six personnes âgées, deux aides-soignants et une infirmière. J’étais l’unique fauteuil roulant. Après avoir roulé pendant trois longues heures et demandé toutes les demi-heures si nous arrivions bientôt, comme des gosses, nous avons aperçu la mer et notre « résidence familiale ». Nous logions dans un grand appartement au rez-de-chaussée, à deux par chambre, sauf Marie l’infirmière qui avait le privilège de dormir seule. Violette et moi avons pris une chambre ensemble. Elle a senti la rose tout le week-end Violette « C’est ma nouvelle création » comme elle dit, « beaucoup rose, un peu d’iris, une touche de jasmin, et le tour et joué ! ». Je rappelle que Violette était NEZ pour un grand parfumeur toute une vie durant. Le Général et monsieur Turin ont pris une chambre ensemble. Et enfin, car les femmes vivent plus longtemps que les hommes c’est bien connu, deux autres dames, Mireille et Clothilde ont formé le dernier couple. Les deux aides soignants, Tom et Bertrand ont pris la chambre la plus proche de la porte d’entrée. J’ai compris plus tard que c’était pour sortir plus facilement faire la fête vendredi et samedi soir pendant que Marie restait sagement nous surveiller.

Notre week-end est passé en un éclair ! Vendredi soir, après avoir longuement observé la mer, nous sommes allés dans une petite crêperie. J’ai mangé une galette "Chevrette" avec du chèvre chaud, des tomates et de la salade ! Je pourrais écrire des lignes sur l’excitation de mes papilles lorsque je mastiquais ce met. Le restaurant c’est bon, certes, mais ce genre de séjour coûte assez cher à la maison pour pas qu’on aille, nous remplir la panse au restaurant trois jour durant! Nous devions donc cuisiner nous même ! Samedi matin on a fait des grosses courses ! D’abord au marché afin de se fournir en fruits et légumes frais et enfin au super marché pour tout le reste. Je dois avouer qu’en fauteuil, j’allais plutôt vite d’autant plus que Tom me poussait. Mais comme un groupe se cale toujours sur le plus lent, nous avons mis cinq heures à constituer nos victuailles ! Dès que nous sommes rentrés on s’est attelés à la cuisine. Tout le monde aidait Marie et Bertrand, les chefs cuisiniers, sauf le Général qui lisait son journal en position de repli dans sa chambre ! Je suis allée le voir en lui disant (en lui criant pour être plus précise car il est presque sourd et pas appareillé) que l’ambiance était excellente et que nous n’attendions plus que lui mais il m’a répondu « La cuisine, c’est une affaire de femmes ». Je peux vous dire que j’ai senti la moutarde me monter au nez… J’ai tourné mon fauteuil, fâchée et j’ai essayé de claquer la porte pour donner à mon agacement un côté théâtral mais je n’y suis pas arrivée à cause de ce maudit deux roues qui m’encombre la vie. Finalement, j’ai roulé aussi vite que possible vers notre cuisine. Je ne suis pas féministe. Par contre, j’aime cette l’idée du partage de tâches, de toutes les tâches et de l’asexuation des activités.

Deux jours durant, le Général s’est isolé pendant la préparation des repas. Je peux vous dire qu’il a intérêt à frapper à ma porte pour trouver de la compagnie. Il risque de ne pas être déçu ! En tout cas s’il ne cuisinait pas, qu’est-ce qu’il mangeait ! Son appétit est simplement gargantuesque ! J’écarquillais les yeux en le voyant se resservir. « Pas de gaspillage ! » disait-il ! Effectivement, plus une pâte au fond de la casserole, plus un morceau seul de poulet, plus de macédoine de légume, ni de steak haché ! Tout doit disparaître ! Je me le suis même imaginée en train de participer à un de ces concours ou l’on doit manger le plus vite possible le plus possible de sandwich, de gâteau crémeux ou de je ne sais quoi encore! Il aurait pu faire carrière la dedans…aussi bien qu’à l’armée du moins !

Le samedi après midi on est allés visiter une réserve de papillons et là vraiment, nous avons tous été éblouis pas la beauté des ces créatures féeriques. Il y en avait partout, qui volaient, de toutes les couleurs, C’était plus beau encore que si des macarons multicolore avaient tourbillonnés autour de moi. J’ai vu que monsieur Turin a failli gober un papillon car il a toujours la bouche ouverte. Mais la petite bête est sortie de sa bouche aussi vite qu’elle y était entrée. Alléluia !

Le dimanche on est allé voir quelques galeries de peinture. J’en ai pas vu beaucoup car souvent mon fauteuil ne rentrait pas ! Tom et Bertrand voyant ma déception devant la troisième galerie, m’on prit chacun d’un côté et j’avais l’impression d’à peine poser le pied par terre! C’est qu’ils sont costauds les pères Tom et Bertrand ! Le dimanche soir on a bu tous ensemble une tisane. Et je me suis dit que le fait de passer du temps avec des gens, sans obligatoirement échanger énormément, cela rapproche beaucoup !

Lundi en milieu de matinée on est remonté dans le minibus, direction la maison de retraite. J’ai bien de la chance de faire partie du groupe « des dynamiques » et j’espère vraiment conserver ma fraîcheur et ma tête encore quelques années. Si j’en crois Marguerite Yourcenar, les gens vieillissent toujours sur leur propre ligne de vie. Faites que cela soit vrai !

Tiens cela faisait longtemps, Léopold est venu chercher sa sœur dans ma chambre. Il a regardé partout. Il voulait même soulever ma robe. Mais j’ai monté la voix « Non, elle ne se cache pas là » et il est parti. Il devait vraiment y tenir énormément à sa sœur pour la chercher sans relâche alors même qu’elle est morte depuis des mois.

J’espère que votre week-end fut beau et serein. Qu’il fut joyeux et festif aussi… Il y a mille et une manière d’organisé des fins de semaines agréables et dépaysantes ! Sans d’ailleurs quitter son chez-soi !

Finie la colonie ! Merveilleuse semaine à vous tous ! Votre fidèle Lili Rose !

7 commentaires:

  1. 4 jours sans nouvelles, c'était long !

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  2. Très heureux que vous ayez passé un bon week end avec votre équipée sauvage ... grosses bises

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  3. Découverte de ce blog... Vraiment épatant!!

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  4. Et oui d'accord avec Mickaël j'ai fait un tour lundi soir pour voir et ... me détendre ...
    Mais ce soir ça y est retour de Lilirose ! Ouf !

    Ça alors ce général...je pense tout comme vous Lili...les tâches sont asexuées... nan mais...cela veut dire "qu'il n'en ramait pas une chez lui sa vie durant" !
    Et mettre la table...c'était aussi sexué ?
    Je doute que les choses changent pour lui.
    Ah accepter les autres comme ils sont ... quelle chemin !
    En tout cas merci Lili pour ce beau week-end !
    Mm les crêpes...je prendrai ma revanche ! ;-)

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  5. Oh merci,la lecture de vos commentaires est de loin le meilleur moment de ma journée... "J'ai des papillons dans le ventre" comme dirait ma petite fille! Je suppose que ça veut dire que je suis très émue.

    Votre Lili Rose

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  6. je me suis réjouis d'apprendre ou vous lisant que votre week end "à la mer" avait été une grande réussite et que, entre les visites et les papillons fascinants, vous aviez fait des prouesses culinaires! j'espère que vous n'êtes pas rentrée trop exténué. En tout cas vous nous avez rapporté le soleil, enfin...
    je me réjouis également de constater que votre public est de plus en plus nombreux, il faut dire qu'on ne s'en lasse pas et je raconte régulièrement vos aventures à toute ma petit famille qui en redemande également.
    je vous embrasse et vous souhaite une bon week end de pentecôte ensoleillé.
    Arielle

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  7. Des sourires sur mes lèvres .. une fois de plus.

    En parlant de papillons, je me souviens qu'il y a à peu près 2semaines, lorsque j'étais chez mon père, un magnifique papillon est venu se poser sur mon épaule droite. C'était la première fois que ça m'arrivais. Sur le coup, j'ai eu peur quand je l'ai vu arrivé aussi près de moi mais par la suite, j'étais fière d'avoir une beauté sur mon épaule.

    Pour changé de sujet ( oui je saute du coq à l'âne très souvent ), j'apprécie énormément de voir la vie à travers vos yeux.

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